LE CANADA DANS LE COLLIMATEUR AVEC LA CHINE
17 décembre 2004
La guerre des étoiles ratée de Georges W. Bush
Le pari raté de George W. Bush. La presse américaine s’est déchaînée cette semaine contre le projet de bouclier antimissile cher au président des Etats-Unis. Et pour cause, sur neuf essais, six se sont soldés par un échec. Dernier en date, mercredi au-dessus du Pacifique, le missile intercepteur n’a pas réussi à décoller. L’essai avait pourtant déjà été reporté cinq fois : quatre en raison du mauvais temps et une après une panne de transmission radio.
Le New York Times a tout particulièrement dénoncé le projet pharaonique du Président. Dans un de ses éditoriaux intitulé « Le bouclier nu », il écrit que « sans le gâchis gigantesque de l’argent des contribuables, le dernier échec de l’obstiné projet de l’administration Bush de déploiement d’un système de défense antimissile, dont l’efficacité reste à prouver, pourrait s’appeler : “Guerre des étoiles, la farce” ».
Cet essai « est un échec de 85 millions de dollars », ajoute le quotidien, qui rappelle que « les faucons » du Congrès ont déjà débloqué 130 milliards de dollars pour ce programme et prévu une rallonge budgétaire de 53 milliards pour les cinq prochaines années.
Sources : Lien vers http://www.20minutes.fr/journal/monde/article.php?ida=38842>
Le bouclier antimissile de Bush
Achille Hubert - 2 décembre 2004
Durant sa visite cette semaine dans la capitale fédérale, Ottawa, et non loin des Îles, Halifax, le président des États-Unis d’Amérique, George W. Bush, n’avait pas prévu d’aborder au cours de ses rencontres avec le premier ministre Martin la question du bouclier antimissile.
Pourtant, de nombreux manifestants, revêtus de longs habits blancs ont manifesté devant le parlement d’Ottawa contre ce projet de bouclier antimissile que les États-Unis veulent mettre en place dès 2005.
Je soupçonne qu’on nous a encore raconté une belle histoire en essayant de nous faire croire qu’il n’a pas été question de ce sujet brûlant (dans tous les sens du terme brûler) car pour le président Bush, il n’y a pas de projet plus important que celui-ci à l’orée de son deuxième mandat de quatre années comme président de la première puissance militaire mondiale.
Si le gouvernement canadien ne s’est pas encore mouillé dans ce dossier, c’est en grande partie parce que les citoyens du Canada sont en majorité opposés au déploiement d’un système de défense contre des attaques potentielles venant de la Corée du Nord ou encore de l’Iran à l’encontre du territoire américain.
Avant de se poser des questions sur l’efficacité et les conséquences d’un tel système, il faudrait, je crois, se demander si ces attaques venant de la Corée ou de l’Iran sont réellement crédibles et imminentes. Ne serions-nous pas en présence du même stratagème concocté par les bonzes de l’administration Bush lorsqu’il a fallu justifier une attaque en règle contre l’Irak et son dictateur Saddam Hussein ? Vous vous souvenez sans doute qu’on avait tenté de prouver que l’Irak possédait des armes de destruction massive et qu’il fallait neutraliser au plus vite ce pays et ses dirigeants. On sait maintenant qu’aucune arme de destruction massive n’a été trouvée en Irak et que depuis le début de cette guerre insensée des centaines de milliers de civils innocents, en majorité des enfants et des femmes, ont péri et que ce pays millénaire est à l’envers.
Avec le projet de bouclier antimissile, ne serions-nous pas en présence d’un même complot en vue de neutraliser une nation qui prend de plus en plus de l’importance face aux États-Unis, du point de vue économique, politique et militaire, la Chine qui compte plus d’un milliard d’humains. En visant la Corée du Nord, les États-Unis pointent du doigt la Chine continentale et sa menace contre l’hégémonie américaine. Car, il faut bien le reconnaître, les États-Unis d’Amérique, qu’on a surnommé à la fin de la guerre froide le gendarme du monde, ne souffre aucunement la présence d’un concurrent sur cette petite planète. Or, un seul pays peut prétendre à concurrencer et à faire face aux États-Unis d’Amérique, tant du point de vue économique que militaire, c’est la Chine. Et c’est de cette Chine que Bush et ses sbires ont une peur bleue.
Le danger réel qui se profile à l’horizon avec ce bouclier antimissile, c’est la possibilité d’une autre course aux armements nucléaires. Plusieurs pays possèdent maintenant des bombes nucléaires, entre autres l’Inde et le Pakistan, deux frères ennemis, et peut-être bien aussi Israël. D’autres pays plus petits, comme la Corée du Nord et l’Iran tentent de se doter de cet arsenal atomique.
Ce bouclier antimissile, dans la perspective actuelle serait utilisé uniquement en cas d’attaques contre les États-Unis par des missiles à longue portée dotés d’ogives nucléaires. Toutes les expériences tentées jusqu’à maintenant pour intercepter ces missiles de l’espace lorsqu’ils franchissent la zone de l’atmosphère terrestre se sont révélées des échecs monumentaux. Le système de défense n’est pas encore à point et on se demande s’il le sera un jour.
Si un jour on parvenait à maîtriser cette haute technologie et que des missiles à ogives nucléaires voyageant dans l’atmosphère pourraient être touchés et détruits, ce serait probablement au-dessus du territoire canadien. Voilà pourquoi, et de malgré nous, la guerre de Bush contre des attaques potentielles, nous impliquerait directement. Les retombées de ces bombes atomiques se déposeraient sur le sol canadien, surtout dans l’ouest et le centre du Canada car la route de ces missiles venant de la Corée du Nord passerait par l’Alaska et les Territoires du Nord-Ouest.
Voilà pourquoi des Canadiens présentèrent une pétition au Parlement dans laquelle on demandait ce qui suit : «Le retrait du Canada de toute discussion concernant le bouclier antimissile et la militarisation de l’espace, et son refus de participer d’aucune façon à la réalisation de tels projets.»
Sources : Lien vers http://www.leradar.qc.ca/leradar/detail.cfm?id=101483>
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