BUSH N'A PAS ETE ELU PAR LE PEUPLE
ELECTION 2000 ELECTIONS TRUQUEES.
Le coup d'Etat du 9 décembre 2000
lundi 17 novembre 2003
Il y a près de trois ans l'administration Bush arrivait au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat entériné par la Cour Suprême des Etats-Unis. La complexité juridique de la situation, la puissance médiatique de médias aux mains du clan conservateur et l'apathie des Démocrates, ont eu raison d'une opinion publique lasse des querelles politiciennes et prête à s'abandonner au premier candidat qui se déclarerait vainqueur. Les méthodes utilisées pour réaliser ce coup d'Etat semblent bien rodées pour le scrutin présidentiel de 2004 et font donc craindre le pire.
On sait que le système électoral américain permet qu'un candidat, ayant remporté moins de voix que son adversaire au niveau national, remporte néanmoins les élections (le candidat obtenant le plus grand nombre de voix dans un Etat, reçoit la totalité des voix des Grands électeurs de cet Etat ; le nombre des Grands électeurs de chaque Etat est fonction du nombre d'élus de cet Etat au Congrès : soit deux sénateurs et un nombre de députés proportionnel à la population de l'Etat). Ainsi, il n'y aurait rien eu d'irrégulier à ce que Gore, bien qu'ayant totalisé 539 898 voix de plus que son adversaire, perde néanmoins les élections, s'il n'avait pas obtenu plus de voix que George Bush dans l'Etat de Floride. Ayant perdu l'Etat de Floride, il n'aurait pu que regretter les défauts du système électoral américain et se résigner avec sagesse à sa défaite électorale.
Cependant, il semble ne plus faire de doute aujourd'hui, que le candidat Démocrate soit largement arrivé en tête dans l'Etat de Floride et qu'il ait ainsi remporté l'élection dans suffisamment d'Etats américains pour obtenir plus de Grands électeurs que son adversaire, ce qui aurait dû faire de lui le nouveau Président des Etats-Unis d'Amérique.
S'il a été privé de sa victoire dans l'Etat de Floride, c'est en raison d'une fraude à grande échelle organisé par le clan Bush.
Les deux principaux protagonistes de cette fraude sont Jeb Bush, gouverneur de l'Etat de Floride et propre frère de George Bush et Katherine Harris, à la fois codirectrice de la campagne électorale de George Bush et en charge de l'organisation des élections dans l'Etat de Floride (imaginez le magistrat chargé de contrôler une élection présidentielle dirigeant la campagne électorale d'un des candidats !).
Cette dernière, juge et partie dans l'élection, avait confié à une société privée, ChoicePoint Database Technologies, le soin de revoir les listes électorales de l'Etat de Floride avant les élections. Le résultat de ce travail fut l'élimination des listes électorales de plus de 50 000 personnes, au prétexte qu'elles n'avaient pas le droit de voter dans l'Etat de Floride en raison de la commission d'infractions diverses.
Il se trouve que 90 es personnes radiées des listes, étaient inscrites en tant que Démocrates et, que pour l'essentiel, elles appartenaient à la communauté noire. Il s'est aussi avéré que les infractions qui leur étaient reprochées n'étaient pas fondées ou pas suffisantes pour les empêcher légalement de voter. Les personnes éliminées des listes n'ont pas été prévenues et l'ont appris le jour de l'élection. Aucun recours ne leur a été accordé. L'Etat de Floride n'a pas jugé utile de contrôler les méthodes utilisées par ChoicePoint Database Technologies et lui a conservé sa confiance pour les prochaines élections.
Le travail d'élimination des votes Démocrates ayant porté ses fruits dans l'Etat de Floride, l'administration Bush a eu l'heureuse idée d'étendre le système de vérification des votes, mis au point par ChoicePoint Database Technologies, à l'ensemble des Etats-Unis, pour les prochaines élections présidentielles américaines (Voir la loi "Help America Vote Act Of 2002", Public Law 107-252).
Cette fraude s'est couplée à un décompte frauduleux des voix facilité par un système électoral vétuste et complexe permettant toutes les manipulations. Devant l'incertitude du premier décompte des voix dans l'Etat de Floride, il a été décidé de procéder à un second décompte.
Au fur et à mesure que le second décompte avançait, l'écart entre les deux candidats se resserrait de plus en plus en défaveur du Républicain. Sentant que la partie allait être perdue, le clan Bush décide de faire pression sur la Cour Suprême des Etats-Unis pour qu'elle interrompt ce second décompte avant son terme et déclare George Bush Président.
A 14 h 45, le 9 décembre 2000, la Cour Suprême, acquise aux Républicains, décide de mettre un terme au décompte des voix (il ne restait plus que quelques dizaines de voix d'écart au moment de l'interruption opportune du processus de recomptage des votes).
Cette décision représente bel et bien un 'coup d'Etat' dont tout laisse penser qu'il restera impuni.
Le plus inquiétant est que l'administration Bush dispose, aujourd'hui, de pouvoirs encore plus vastes pour réaliser une fraude électorale à l'échelle des Etats-Unis et pour réaliser un second coup d'Etat, qui, si l'opinion publique américaine est maintenue habillement dans un état de peur permanent, demeurera, lui aussi sans coupable, mais avec pour victime la démocratie américaine.
Références :
'All the President's Votes ?' Par Andrew Gumbel dans The Independent, le 14 octobre 2003 dans L'Idiot ;
'Do African-Americans still have the right to vote in the US ? de Martin Luther King III et Greg Palast dans The Baltimore Sun, le vendredi 9 mai 2003 dans L'Idiot ;
'Visualize a Fair Election in 2004', YES ! Magazine, Friday, August 22, 2003, by Greg Palast and Ina Howard.
'Winning the Election - The Republican Way : Racism, Theft and Fraud in Florida', The Weekly Dig, Boston, MA, Tuesday, April 22, 2003, by Liam Scheff ;
File Sharing Pits Copyright Against Free Speech, NYT, November 3, 2003 By JOHN SCHWARTZ
'Michael Moore contre-attaque' de Michael Moore, La Découverte, 2001 ; voir le chapitre d'introduction intitulé 'Un Putsch à l'américaine' ;
'The Best Democracy Money Can By' de Greg Palast, Pluto Press, 2002.
Sources : Lien vers http://www.lidiotduvillage.com/imprimersansb.php3?id_breve=35>
CHRONIQUE D'UNE FRAUDE ELECTORALE
Ce récit édifiant nous plonge dans l'incroyable bataille pour la présidence qui a ébranlé la démocratie aux Etats-Unis, en 2000. Le jour du scrutin, on décèle de nombreuses irrégularités, notamment dans l'Etat gouverné par Jeb Bush, le frère de George W. Bush : la Floride. La complexité des bulletins de vote, quand ils n'ont pas tout simplement disparu, a entraîné un taux d'erreur important. Autre problème : un important nombre de bulletins n'ayant pas été enregistrés par les machines à dépouiller, il a fallu tout recompter manuellement. Mais plus grave, en Floride, des milliers d'Afro-américains se voient refuser l'accès aux urnes car leur nom ne figure pas sur les listes électorales ou ils sont à tort inscrits sur la liste des personnes qui ont un casier judiciaire et donc déchus du droit de vote dans cet Etat. Or, dans ces élections où la victoire s'est jouée à une centaine de votes près ("une poignée de petits papiers"), ces bulletins auraient changé le résultat puisque 90es Afro-américains étaient en faveur d'Al Gore. Comme on le sait, un bras de fer juridique va s'engager entre les deux candidats, auquel la Cour Suprême des Etats-Unis mettra fin en proclamant George W. Bush président. Une décision historique injuste si l'on considère qu'Al Gore, n'a certes pas obtenu la majorité des voix des grands électeurs mais a réuni un plus grand nombre de suffrages sur l'ensemble du territoire.Electeurs furieux, avocats, écrivains et journalistes témoignent de cette inacceptable violation des droits civils, qui s'est inscrite dans le cadre d'une fraude électorale orchestrée par les Républicains de Floride, dénoncée par ce passionnant film d'investigation. Celui-ci met en lumière l'implication, dans ces fraudes électorales, de la secrétaire d'Etat de la Floride, Katherine Harris ainsi que du Directeur de la Division des Elections de la Floride, Clayton Roberts et de Jeb Bush. Dans une scène mémorable, les réalisateurs identifient, parmi les protagonistes d'une manifestation virulente, qui a interrompu le décomptage dans un bureau de vote, des membres du parti républicain.
Sources : Lien vers http://www.planete.tm.fr/detail_prog.html?id_prog=15223>
Bush à la Maison-Blanche
Fraude et continuité
Le "bruit et la fureur" provoqués par la polémique électorale Gore-Bush ont rapidement laissé la place au partenariat quotidien entre républicains et démocrates lorsque Georges W. Bush a commencé ses séances photo pour donner à son rival l'assurance que peu de choses allaient changer avec sa prise de pouvoir.
Comme l'administration Clinton, l'équipe Bush comprend des représentants de l'élite patronale: le secrétaire du Trésor, Paul O'Neil, est l'ancien PDG d'Alcoa Corporation; le secrétaire au Commerce est Donald Evans, de l'industrie pétrolière, etc.
Les "républicrates"
Le sénateur John Ashcroft, un républicain du Missouri anti-avortement, a été nommé ministre de la Justice. La rhétorique conservatrice en moins, ses prédécesseurs démocrates avaient largement éliminé toutes les mesures de discrimination positive et d'accès à l'IVG. Sous Clinton, 87es comtés étaient privés de moyens concernant l'IVG. De manière plus médiatique, Bush a ouvert sa présidence par un décret supprimant toute subvention fédérale pour le personnel américain à l'étranger.
C'est Colin Powell, ancien chef d'état-major adjoint au Pentagone qui a dirigé la guerre génocidaire contre l'Irak, qui devient secrétaire d'Etat. Sous le règne militaire de Powell, 250000 Irakiens quasiment sans défense ont été massacrés; à son tour, l'administration Clinton a assassiné un autre million d'Irakiens par des bombardements et des sanctions criminelles toujours en vigueur à ce jour. Powell n'a pas perdu de temps et a annoncé, lors d'une conférence de presse au Texas, que l'administration Bush allait développer le prétendu "bouclier de défense antimissiles" qui est en réalité un projet d'un coût de plusieurs milliards de dollars, conçu pour doter les Etats-Unis d'une capacité nucléaire de "première frappe". Mais les experts militaires de Clinton avaient déjà commencé le travail avec une version plus modeste du projet, d'inspiration keynésienne et conçue à la fois pour restaurer les taux de profit déclinants des entreprises américaines et pour concurrencer les ventes d'armes massives réalisées par les fabricants européens ou japonais.
Gore a beaucoup déçu ses partisans progressistes en renonçant aux nombreux recours juridiques rendus possibles par la fraude électorale mise en oeuvre par la campagne de Bush. La présidente de la campagne de Bush en Floride, Katherine Harris - également secrétaire de l'Etat de Floride -, a diffusé dans les 67 comtés une liste de 700000 criminels présumés pour qu'ils soient rayés des listes électorales en vertu d'une loi de 1868, dont le but originel était d'interdire le droit de vote aux anciens esclaves. On sait maintenant que cette liste a été fournie par une organisation basée au Texas et liée à Bush. Il a été prouvé que la liste contenait des milliers de gens qui étaient de simples contrevenants et pas des criminels. Ils ont quand même été rayés des registres électoraux. Grâce à cette procédure, 31es hommes noirs de Floride ont été privés du droit de vote. La loi raciste s'applique même si les ex-criminels ont purgé leur peine et "payé leur dette à la société". Au niveau national, plus de 4 millions de citoyens sont ainsi privés du droit de vote. Dans certaines localités, l'administration républicaine a autorisé ses partisans à remplir incomplètement leurs bulletins de vote par correspondance et les a validés, sans contrôle, alors que les bulletins démocrates incomplets ont été invalidés.
L'équipe Gore s'est limitée à demander un nouveau dépouillement dans quatre comtés à large majorité démocrate, sans exiger un recomptage au niveau de l'Etat. L'argumentation de Gore reposait sur l'utilisation de machines à voter obsolètes et tombant souvent en panne. En réalité, la fraude électorale, qu'elle soit d'origine raciste ou non, est la règle dans l'Amérique capitaliste. Elle est régulièrement pratiquée par les deux partis, en fonction de leurs intérêts.
La fraude est aussi la règle grâce au système du "collège électoral". Ce système a été mis en place, à l'origine, pour surreprésenter les Etats esclavagistes du Sud où les Noirs n'avaient pas le droit de vote mais étaient néanmoins pris en compte partiellement pour déterminer le collège électoral. Alors que Gore a remporté le vote populaire d'un demi-million de voix, il a perdu le vote décisif dans le collège électoral. Dans 12 petits Etats où Bush a gagné, il a engrangé 73 représentants au collège électoral. Dans le seul Etat de Californie, où Gore a recueilli plus de votes populaires que le total cumulé des votes pour Bush dans les douze petits Etats, il n'a engrangé que 54 représentants au collège électoral.
Elections truquées d'avance
Mais ce qui fait de la "démocratie américaine" une gigantesque fraude, ce n'est pas seulement le système antidémocratique du collège électoral, ou encore les pratiques électorales truquées et même racistes. Les élections aux Etats-Unis sont la propriété des classes riches, dominantes, qui possèdent et contrôlent chaque institution-clé de l'Etat capitaliste. L'utilisation de milliards de dollars versés par les entreprises pour promouvoir leurs candidats, la propriété directe d'une partie importante des médias, les lois réactionnaires qui excluent les partis d'opposition ouvrière de la compétition électorale constituent autant de facteurs qui transforment les élections en un jeu de société qui se joue au sein d'une élite, dont les membres se succèdent au pouvoir dans le seul but de défendre les intérêts des grandes entreprises, au détriment de l'immense majorité.
En vérité, la grande masse des électeurs n'a aucun moyen, dans le système électoral, de s'exprimer sur les grandes décisions qui affectent leur existence. Les travailleurs n'ont le choix qu'entre leurs exploiteurs et leurs oppresseurs.
Tous les droits (généralisation du droit de vote, droit syndical, droits civiques, fin de la ségrégation légale) ont été conquis lorsque le monde du travail a rompu avec la politique des partis de la classe dominante et pris la rue pour obtenir en pratique ce que la loi et les partis institutionnels lui refusaient.
Jeff Mackler
Sources :
Pour se mettre en appétît, un éditorial de Courrier International concocté par Philippe Thureau-Dangin - 9 Janvier 2003
MAIN BASSE SUR L'AMERIQUE
La contestation s'amplifie, y compris aux Etats-Unis. Un an après le choc du 11 Septembre, les intellectuels américains se réveillent. La stratégie de la peur utilisée par George Bush ne parvient plus à détourner l'attention de la façon dont une caste est en train d'accaparer toutes les richesses, créant un décallage dangeureux pour la démocratie entre une super-élite et le reste de la population.
Imaginez un pays où le futur candidat à la présidence aurait été choisi par de riches magnats du pétrole; où d'autres industriels de la finance, du tabac ou de la pharmacie auraient financé sa campagne électorale et sa victoire à l'arraché. Imaginez maintenant que, dans ce même pays, les 100 plus importants PDG gagnent 1000 fois plus que leurs salariés "ordinaires"; où une infime partie des habitants - disons 0,1 e la population - verrait ses revenus croître à une vitesse jamais vue depuis soixante-dix ans; où le président en question, pour combattre la crise économique, ne trouverait rien de mieux que des allégements fiscaux profitant à ces mêmes privilégiés...
Imaginez aussi que ce pays soit la première puissance militaire et économique du monde et qu'il veuille régenter la planète. Imaginez que ce président et ses mandants souhaitent imposer, de gré ou plutôt de force, un nouvel ordre pétrolier, où rien ne viendrait plus les contrecarrer... Tout cela n'est pas de la fiction. Les Etats-Unis mènent aujourd'hui une politique intérieure et étrangère dictée par les intérêts d'une petite élite de plus en plus héréditaire. (...)
Qu'il s'agisse de tiers-monde, d'environnement, de commerce, de géopolitique en Irak ou au Venezuela, toutes les décisions de Washington sont marquées du même sceau: un mépris affiché pour le bien commun. Certes, on le sait depuis Bernard de Mandeville et sa Fable des abeilles, écrite en 1714, les vices privés et les dépenses somptuaires des très fortunés peuvent apporter la "félicité" ou du moins du travail au grand nombre. Paul Krugman [professeur d'économie à l'université de Princeton] a donc évidemment raison d'évoquer l'Ancien Régime pour le retour au premier plan de cette élite cynique. Mais voulons-nous vraiment d'une pareille ruche, où, comme le dit Mandeville, règnent "la fraude, le luxe et la vanité"?
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MAIN BASSE SUR L'AMERIQUE (suite)
Editorial de Paul Krugman dans le New York Times Magazine - extraits
publié et traduit par Courrier International du 9 Janvier 2003
L'Amérique dans laquelle j'ai grandi - l'Amérique des années 50 et 60 - était une société de classes moyennes, tant dans les faits que dans les apparences. Les immenses écarts de revenus et de richesses de l'âge d'or avaient disparu. (...) La réalité quotidienne confirmait l'impression d'une société plutôt égalitaire. Les personnes qui avaient fait de longues études et exerçaient un bon métier (cadres moyens, professeurs d'université, voire avocats) prétendaient souvent gagner moins que les ouvriers syndiqués. Les familles considérées comme aisées vivaient dans des maisons à deux niveaux, avaient une femme de ménage qui venait une fois par semaine et passaient leurs vacances d'été en Europe. Mais, comme tout le monde, ces gens mettaient leurs enfants à l'école publique et prenaient eux-mêmes le volant pour se rendre au travail. Mais c'était il y a longtemps. L'Amérique des classes moyennes de ma jeunesse était un autre pays.
Nous connaissons actuellement un nouvel âge d'or, aussi extravagant que l'était l'original. Les palais sont de retour. En 1999, The New York Times Magazine a publié un portrait de Thierry Despont, "le pape des excès", un architecte spécialisé dans les maisons pour richissimes. Ses créations affichent couramment une superficie de 2000 à 6000 mètres carrés; les plus grandes sont à peine plus petites que la Maison-Blanche. Inutile de dire que les armées de domestiques sont également de retour. Les yachts aussi. (...) Un bref coup de projecteur sur le mode de vie des riches dépourvus de goût ne donne pas une idée précise des bouleversements qui sont intervenus dans la distribution des revenus et des richesses dans ce pays. A mon avis, rares sont ceux qui se rendent compte à quel point le fossé s'est creusé entre les très riches et les autres, sur une période relativement courte. De fait, il suffit d'évoquer le sujet pour être accusé d'appeler à la "lutte des classes", à la "politique de l'envie" et ainsi de suite. Aussi, très rares sont ceux qui sont disposés à parler des profondes répercussions - économiques, sociales et politiques - de cet écart grandissant.
Et pourtant, on ne peut comprendre ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis sans saisir la portée, les causes et les conséquences de la très forte aggravation des inégalités qui a lieu depuis trente ans, et en particulier l'incroyable concentration des revenus et des richesses entre quelques mains. Pour comprendre l'actuelle vague de scandales financiers, il faut savoir comment l'homme en costume de flanelle grise a été remplacé par le PDG au pouvoir régalien.
Le divorce conflictuel de Jack Welch, le légendaire ancien président de General Electric (GE), a eu le mérite inattendu de soulever un coin du voile sur les privilèges dont bénéficient les grands patrons. On a ainsi appris qu'au moment de partir à la retraite, M. Welch s'était vu accorder l'usage à vie d'un appartement à Manhattan (repas, vins et blanchissage inclus), l'accès aux avions de l'entreprise et de multiples autres avantages en nature, d'une valeur d'au moins 2 millions de dollars par an. Ces cadeaux sont révélateurs: ils illustrent l'étendue des attentes des patrons, qui escomptent un traitement digne de l' Ancien Régime*. En termes monétaires, cependant, ces faveurs ne devaient pas signifier grand-chose pour M. Welch. En l'an 2000, sa dernière année complète à la tête de GE, il a gagné 123 millions de dollars, principalement sous forme d'actions et de stock-options.
Mais les salaires mirifiques des présidents des grandes entreprises constituent-ils une nouveauté? Eh bien, oui. Ces patrons ont toujours été bien payés par rapport au salarié moyen, mais il n'y a aucune comparaison possible entre ce qu'ils gagnaient il y a seulement une trentaine d'années et leurs salaires d'aujourd'hui. Durant ce laps de temps, la plupart d'entre nous n'avons obtenu que de modestes augmentations: le salaire moyen annuel aux Etats-Unis, exprimé en dollars de 1998 (c'est-à-dire hors inflation), est passé de 32 522 dollars en 1970 à 35 864 dollars en 1999 - soit une hausse d'environ 10n vingt-neuf ans. C'est un progrès, certes, mais modeste. En revanche, d'après la revue Fortune, la rémunération annuelle des 100 PDG les mieux payés est passée, durant la même période, de 1,3 million de dollars (soit 39 fois le salaire du salarié lambda) à 37,5 millions de dollars par an, mille fois ce que touchent les salariés ordinaires, soit une augmentation de 2884n vingt-neuf ans.
L'explosion des rémunérations des patrons est un phénomène en lui-même stupéfiant et important. Mais il ne s'agit là que de la manifestation la plus spectaculaire d'un mouvement plus vaste, à savoir la nouvelle concentration des richesses aux Etats-Unis. Les riches ont toujours été différents des gens comme vous et moi, selon l'expression de Scott Fitzgerald dans "Gatsby le Magnifique" en 1925. Mais ils le sont bien plus maintenant - de fait, ils le sont autant qu'à l'époque où l'écrivain a fait ce célèbre commentaire. C'est une affirmation controversée, pourtant elle ne devrait pas l'être. Les données du recensement montrent incontestablement qu'une part croissante des revenus est accaparée par 20 es ménages et, à l'intérieur de ces 20 par 5 Néanmoins, nier cette évidence est devenu une activité en soi, fort bien financée. Les groupes de réflexion conservateurs ont produit d'innombrables études qui tentent de discréditer les informations, la méthodologie et, pis, les motivations de ceux qui rapportent l'évidence. Ces études reçoivent le soutien de personnalités influentes dans les pages éditoriales des journaux et sont abondamment citées par des responsables de droite. (...)
Par leur simple existence, tous ces efforts concertés sont symptomatiques de l'influence grandissante de notre ploutocratie. Mais, derrière cet écran de fumée, créé à des fins politiques, l'élargissement du fossé ne fait aucun doute. En fait, les chiffres issus du recensement ne montrent pas la véritable ampleur des inégalités parce que, pour des raisons techniques, ils tendent à sous-estimer les très hauts revenus. Or d'autres indices montrent que non seulement les inégalités s'accroissent, mais que le phénomène s'accentue à mesure qu'on s'approche du sommet. Ainsi, ce ne sont pas simplement les 20 es ménages en haut de l'échelle qui ont vu leurs revenus s'accroître plus vite que ceux des classes moyennes: les 5 u sommet ont fait mieux que les 15 uivants, le 1 out en haut mieux que les 4 uivants, et ainsi de suite jusqu'à Bill Gates [le président fondateur de Microsoft est l'homme le plus riche du monde, selon le classement du magazine américain Forbes].
Des résultats encore plus saisissants nous viennent d'une enquête menée par les économistes français Thomas Piketty et Emmanuel Saez. En se fondant sur les déclarations fiscales, ils ont estimé les revenus des personnes aisées, riches et très très riches depuis 1913. Il en ressort avant tout que l'Amérique des classes moyennes de ma jeunesse ne correspond pas à l'état normal de notre société, mais à un intermède entre deux âges d'or. L'Amérique d'avant 1930 était une société dans laquelle un petit nombre d'individus immensément fortunés contrôlaient une grande part de la richesse du pays. Nous ne sommes devenus une société de classes moyennes qu'après le recul brutal de la concentration des revenus durant le New Deal [politique menée par Roosevelt à partir de 1933], et surtout durant la Seconde Guerre mondiale. Les revenus sont ensuite restés assez équitablement partagés jusque dans les années 70: la forte progression des revenus durant les trente années qui ont suivi 1945 a été largement répartie au sein de la population.
Mais, depuis, le fossé s'est rapidement creusé. MM. Piketty et Saez confirment ce que j'avais pressenti: nous sommes revenus au temps de Gatsby le Magnifique. Après trente années durant lesquelles les parts des plus gros contribuables étaient bien inférieures à leurs niveaux des années 20, l'ordre antérieur a été rétabli.
Et les grands gagnants sont les très très riches. Un stratagème souvent employé pour minimiser l'aggravation des inégalités consiste à recourir à une ventilation statistique assez grossière, en divisant la population en 5 quintiles comprenant chacun 20 es ménages ou, au maximum, en 10 déciles. Le discours de M. Greenspan à Jackson Hole se fondait par exemple sur des données par déciles. De là à nier l'existence des riches, il n'y a qu'un pas. Ainsi, un commentateur conservateur pourrait concéder que la part du revenu national accaparée par 10 es contribuables a quelque peu augmenté, avant de souligner qu'il suffit de gagner plus de 81 000 dollars par an pour faire partie de cette catégorie. Il ne s'agirait donc que d'un simple transfert au sein de la classe moyenne.
Mais pas du tout: ces 10 omprennent certes un grand nombre d'individus faisant partie de la classe moyenne, mais ce ne sont pas eux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. L'essentiel de l'augmentation de la part de cette catégorie sur ces trente dernières années a été le fait du 1 e plus riche (au-dessus de 230 000 dollars de revenus annuels en 1998) et non des 9 uivants. De plus, 60 e l'augmentation réalisée par ce 1 ont allés à 0,1 es contribuables, ceux dont les revenus annuels sont supérieurs à 790 000 dollars. Et, pour finir, près de la moitié de ces gains est allée à 13 000 foyers seulement (0,01 es contribuables) qui disposent d'un revenu annuel de 17 millions de dollars en moyenne.
Alors, il n'est nullement exagéré de dire que nous sommes entrés dans un second âge d'or. A l'époque de l'Amérique des classes moyennes, la caste des bâtisseurs de palais et des propriétaires de yachts avait plus ou moins disparu. Selon MM. Piketty et Saez, en 1970, 0,01 es contribuables disposaient de 0,7 u revenu total: ils ne gagnaient "que" 70 fois la moyenne, pas de quoi acheter ou entretenir une mégarésidence. Mais, en 1998, ces 0,01 nt perçu plus de 3 e l'ensemble des revenus. Cela signifie que les 13 000 familles les plus fortunées des Etats-Unis disposaient, à elles seules, d'un revenu presque égal à celui des 20 millions de ménages les plus modestes - ou 300 fois supérieur à celui d'un ménage moyen. (...)
On en a une première illustration avec les rémunérations des cadres supérieurs. Dans les années 60, les grandes entreprises américaines se sont comportées davantage comme des républiques socialistes que comme de féroces firmes capitalistes, et leurs dirigeants ressemblaient plus à des bureaucrates du service public qu'à des capitaines d'industrie. Je n'exagère pas. Il suffit de se reporter à la description du comportement du chef d'entreprise faite par John Kenneth Galbraith dans Le Nouvel Etat industrie [Ed. Gallimard, 1968]. Selon l'économiste, une gestion saine exige de la retenue. Certes, le pouvoir de décision donne l'occasion de gagner de l'argent, mais si chacun cherchait à le faire, l'entreprise serait emportée par la cupidité. Un homme d'entreprise qui se respecte s'abstient de faire ce genre de choses; un code efficace interdit ce type de conduite. En outre, la prise de décision collective fait en sorte que les agissements, voire les pensées de chacun, sont connus de tous. Tout ceci, selon Galbraith, plaçait la barre très haut en matière d'honnêteté personnelle.
Trente-cinq ans après, un article en couverture de Fortune s'intitulait "Vous avez acheté. Ils ont vendu". "Dans toutes les entreprises américaines, est écrit en sous-titre, les dirigeants ont vendu leurs actions avant que leurs sociétés ne sombrent. Et qui se retrouve avec un paquet d'actions sans valeur? Vous."
Je vous l'ai dit, notre pays a changé.
Laissons un instant de côté les malversations actuelles, et demandons-nous plutôt pourquoi les salaires relativement modestes des patrons d'il y a trente ans ont atteint leur niveau astronomique d'aujourd'hui. On a avancé deux explications, qui ont en commun de mettre l'accent sur l'évolution des normes et non sur des facteurs purement économiques. La plus optimiste trouve une analogie entre l'explosion des rémunérations des PDG et celle des joueurs de base-ball. Les patrons qui coûtent cher valent leur pesant d'or, parce que, pour une entreprise, avoir l'homme qu'il faut représente un énorme avantage par rapport à la concurrence. Dans la version plus pessimiste - la plus plausible, selon moi - la compétition pour attirer les talents joue un rôle mineur. Certes, un grand patron peut faire la différence - mais ces énormes rémunérations sont trop souvent accordées à des dirigeants dont les prestations sont au mieux médiocres. La principale raison pour laquelle le chef d'entreprise gagne autant aujourd'hui est qu'il nomme les membres du conseil d'administration, lequel fixe sa rémunération et décide des nombreux avantages accordés aux administrateurs. Aussi, ce n'est pas "la main invisible du marché" qui décide des revenus astronomiques des cadres dirigeants, c'est "la poignée de main invisible" échangée dans la salle du conseil d'administration. Mais pourquoi ces patrons n'étaient-ils pas aussi grassement payés il y a trente ans? Là encore, il s'agit de culture d'entreprise. Pour toute une génération, après la Seconde Guerre mondiale, la peur du scandale a imposé une certaine retenue. De nos jours, personne ne s'offusque plus. En d'autres termes, l'explosion des salaires des patrons traduit un changement social plutôt que la loi purement économique de l'offre et de la demande. Il ne faut pas la considérer comme une tendance du marché, mais comme quelque chose d'analogue à la révolution sexuelle des années 60 - un relâchement d'anciennes contraintes, une nouvelle permissivité. (...)
Les économistes ont également contribué à légitimer des niveaux de rémunération autrefois impensables. Dans les années 80 et 90, d'innombrables articles écrits par des universitaires - popularisés dans les revues économiques et intégrées par les consultants dans leurs recommandations - donnaient raison à Gordon Gekko [financier incarné par Michael Douglas dans le film "Wall Street" , réalisé par Oliver Stone en 1987]: la cupidité est une bonne chose, et elle marche. Pour obtenir le meilleur des dirigeants d'entreprise, prétendaient ces articles, il est nécessaire d'aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires. Et pour ce faire, il faut leur attribuer généreusement des actions ou des stock-options.
Loin de moi toute insinuation sur la corruption personnelle des économistes et des théoriciens du management. Il s'agirait plutôt d'un processus inconscient et subtil: les idées reprises par les écoles de commerce et qui rapportaient de coquets honoraires de consultant ou de conférencier, allaient dans le sens d'une tendance existante et donc lui apportaient leur caution. (...)
A l'heure actuelle, 1 es ménages touchent environ 16 u revenu total brut, et environ 14 u revenu net. Cette part a pratiquement doublé en trente ans, et elle est désormais comparable à celle des 40 e la population les moins favorisés. Le transfert en faveur des privilégiés est donc important. (...). Le revenu moyen des ménages, hors inflation, a crû de 28 ntre 1979 et 1997. Mais le revenu médian - celui d'une famille au milieu de l'échelle de distribution, qui constitue un meilleur indicateur de la situation des familles américaines - n'a augmenté que de 10 Quant au revenu du cinquième de la population situé au bas de l'échelle, il a même légèrement baissé.
Nous nous enorgueillissons, à juste titre, de notre croissance économique sans précédent. Mais depuis quelques dizaines d'années, il est frappant de voir à quel point cette croissance a peu profité aux familles ordinaires. Le revenu médian ne s'est accru que d'environ 0,5 ar an - et ce gain était probablement imputable pour l'essentiel à la durée plus longue du temps de travail des femmes. En outre, les chiffres ne reflètent pas la précarité grandissante dont souffre le salarié moyen. A l'époque où le constructeur automobile General Motors était surnommé en interne "Généreux Motors", nombre de ses salariés pensaient jouir de la sécurité de l'emploi - l'entreprise ne les licencierait que si elle n'avait vraiment plus le choix. Nombreux étaient ceux dont le contrat de travail prévoyait une assurance maladie même après un licenciement. Ils bénéficiaient d'un régime de retraite qui ne dépendait pas de la Bourse. De nos jours, les entreprises bien établies procèdent couramment à des dégraissages massifs. Perdre son emploi, c'est perdre sa couverture médicale, et comme des millions de personnes l'ont appris à leurs dépens, un plan d'épargne d'entreprise ne garantit en aucune manière une retraite confortable.(...)
L'inégalité aux Etats-Unis a atteint un niveau tel qu'elle est devenue contre-productive. Jusqu'à une date récente, il était pratiquement admis que, quoiqu'on en dise, les nouveaux patrons "impériaux" avaient obtenu des résultats qui faisaient paraître négligeable le coût de leurs rémunérations. Mais maintenant que la bulle boursière a éclaté, il apparaît de plus en plus clairement que la facture était trop lourde. Le prix payé par les actionnaires et la société dans son ensemble pourrait être beaucoup plus élevé que le montant effectivement versé aux PDG.
Les détails des scandales financiers ont de quoi laisser perplexe: emprunts d'initiés, stock-options, structures ad hoc, évaluation au prix du marché (mark-to-market), et autres dettes achetées avec décote et revendues à leur valeur nominale (round-tripping). Une telle complexité s'explique aisément. Toutes ces pratiques étaient destinées à favoriser les initiés, à gonfler la rémunération du PDG et de ses proches. Mais si l'on ne fait plus preuve d'aucune retenue au sein de l'entreprise américaine, le monde extérieur (y compris les actionnaires) se montre en revanche toujours aussi pudibond et n'accepte pas encore que des cadres supérieurs se livrent ouvertement au pillage. Aussi faut-il camoufler les malversations, au travers de techniques complexes que l'on peut présenter à l'extérieur comme d'astucieuses stratégies d'entreprise.
Les patrons qui consacrent leur temps à imaginer des manières innovantes de détourner l'argent de l'actionnaire pour leur profit personnel ne s'occupent probablement pas très bien des vraies affaires de l'entreprise (pour preuve, les cas d'Enron, Worldcom, Tyco, Global Crossing, Adelphia, entre autres). Les investissements choisis parce qu'ils donnent l'illusion de la rentabilité, pendant que les initiés lèvent leurs options d'achat d'actions, représentent un gaspillage de précieuses ressources. Et lorsque prêteurs et actionnaires rechignent à mettre la main au portefeuille parce qu'ils n'ont plus confiance, c'est l'ensemble de l'économie qui en pâtit.
Les partisans d'un système dans lequel certains s'enrichissent énormément se sont toujours appuyés sur l'argument suivant: l'attrait de la richesse constitue une grande motivation. Motivation, d'accord, mais pour quoi faire? Plus on apprend ce qui se passe dans les entreprises américaines, moins on est convaincu que ces mesures incitatives ont effectivement encouragé les patrons à travailler dans notre intérêt à tous. (...)
Les importantes réductions d'impôts des vingt-cinq dernières années - celles décidées par Ronald Reagan dans les années 80 et celles de George W. Bush - ont toutes joué fortement en faveur des très riches. (Malgré la confusion savamment entretenue, plus de la moitié des allégements fiscaux de Bush profiteront en fin de compte à 1 es ménages, les plus fortunés bien sûr). La principale augmentation d'impôts durant cette période, à savoir l'alourdissement de l'imposition des revenus du travail dans les années 80, a frappé avant tout la classe ouvrière.
L'exemple le plus frappant de l'évolution de la politique au bénéfice des riches est le mouvement en faveur d'une suppression des droits de succession. Ces droits représentent avant tout un impôt sur la fortune. En 1999, seules 2 es successions, les plus grosses, les ont supportés, et la moitié de cet impôt a été payée par 3 300 successions seulement, soit 0,16 u total. Un quart des recettes proviennait de 467 successions seulement. (...)
A mesure que le fossé entre les riches et les autres se creuse, la politique économique défend toujours plus les intérêts de l'élite, pendant que les services publics destinés à l'ensemble de la population, notamment l'école publique, manquent cruellement de moyens. Alors que la politique gouvernementale favorise les riches et néglige les besoins de la population, les disparités de revenus ne cessent d'augmenter.
Les Etats-Unis des années 20 ne constituaient pas une société féodale. Néanmoins, c'était un pays dans lequel d'immenses privilèges, souvent hérités, formaient un contraste frappant avec une misère noire. C'était également un pays dans lequel l'Etat, plus souvent que de raison, se mettait au service des privilégiés tout en faisant fi des aspirations de l'homme de la rue.
Cette époque est, dit-on, révolue. Mais qu'en est-il réellement? Les inégalités dans l'Amérique d'aujourd'hui ont retrouvé leurs niveaux des années 20. Les gros héritages ne jouent plus un grand rôle dans notre société, mais avec le temps - et l'abrogation des droits de succession - nous permettrons la formation d'une élite héréditaire tout aussi éloignée des préoccupations de l'Américain moyen. A l'instar de l'ancienne élite, la nouvelle exercera une énorme influence politique. Dans son livre Wealth and Democracy [Richesse et Démocratie] , Kevin Phillips émet cette sombre mise en garde en guise de conclusion: "Soit la démocratie se renouvelle, avec une renaissance de la vie politique, soit la fortune servira de ciment à un nouveau régime moins démocratique: une ploutocratie, pour l'appeler par son nom." C'est un point de vue extrême, mais nous vivons à l'heure des extrêmes. Même si les apparences de la démocratie demeurent, elles risquent de se vider de leur sens. Il est par trop facile de deviner le pays que nous pourrions devenir, un pays dans lequel de grands privilèges seront réservés aux individus qui ont le bras long; un pays dans lequel l'homme de la rue voit son horizon bouché; un pays dans lequel l'engagement politique semble inutile, parce qu'au bout du compte seule l'élite voit ses intérêts défendus.
Paul Krugman
UN PARFUM DE COUP D'ETAT
Pendant sa campagne électorale, Al Gore avait promis qu'il "travaillerait dans l'intérêt du peuple","s'attaquerait aux puissants", dénonçant "les grands pollueurs" et les "grandes entreprises pharmaceutiques".
Pour lui barrer la route et faire élire "leur" candidat Georges W. Bush, les maitres du monde ont organisé ce qui ressemble beaucoup à un coup d'état...
Al Gore a obtenu un demi-million de voix d'avance au niveau national, mais c'est Georges W. Bush qui est aujourd'hui installé à la Maison Blanche, grâce aux élections truquées de Floride, un état dirigé par le frère de Georges W. Bush.
Comme Ronald Reagan, Georges W. Bush est un président fantoche, sans vision politique, ce qui assure les Maitres du Monde d'avoir les mains libres pour diriger la planète. C'est pourquoi ils ont généreusement financé la campagne électorale de Bush, la plus chère de l'histoire.
De plus, Georges Bush Junior est le fils de l'un des plus grands maitres du monde: Georges Bush-père, ancien président, ancien directeur de la CIA, et fondateur de la compagnie pétrolière Zapata Oil.
Grâce à cette "élection", les Maitres du Monde vont pouvoir accélérer la réalisation de leurs grands projets:
- imposer les OGM, le clonage, les brevets sur les espèces vivantes et sur l'homme, la marchandisation du vivant afin de transformer le corps humain en ressource exploitable
- déréglementation du commerce mondial, accords multilatéraux visant à anéantir le pouvoir des états
- déclenchement d'une nouvelle "crise économique" afin de justifier une nouvelle vague de restructuration de l'économie, faire diminuer les salaires, précariser les emplois, obtenir plus de "flexibilité" des salariés, et opérer de nouveaux licenciements. La nouvelle crise économique à venir sera un "investissement" pour une nouvelle ère de croissance des marges de profit des entreprises.
Une Amérique sous le contrôle des multinationales
Plus que jamais, les grands lobbies industriels et les multinationales exercent une influence directe sur la politique américaine.
L'Administration Bush compte plus de dirigeants d'entreprises qu'aucune autre Administration précédente. 80es membres du gouvernement sont des anciens dirigeants de l'industrie pétrolière ou militaire.
Andrew Card, chef de cabinet de Bush, a été vice-président de General Motors. Paul O'Neil, Secretaire au Trésor, fut président d'Alcoa. Le Secretaire au Commerce est directeur général de Tom Brown Inc, compagnie pétrolière. La conseillère de la Sécurité Nationale, Condoleeza Rice est membre du CA de Chevron (un tanker de la société porte même son nom). Charles Schwab est membre du Conseil international à la banque d'affaires J.P.Morgan. Donald Rumsfeld, à la tête du Pentagone, a été directeur général de deux grosses sociétés des industries militaires (General Instruments) et biotechnologiques (Searle).
George W.Bush et son vice-président Dick Cheney (ami et proche conseiller de Georges Bush-père) viennent tous les deux de l'industrie pétrolière. Le Ministère de l'Energie est presque entièrement entre les mains de gens en relation avec l'industrie pétrolière ou électrique parmi lesquels Phillips Petroleum, l'Institut d'Energie Nucléaire, et Southern California Edison (l'une des deux entreprises responsables de la faillite du réseau électrique californien).
George W. Bush avait déjà déclaré pendant sa campagne qu'il "ne croyait pas du tout à l'effet de serre". Dès les premières semaines de sa présidence, il a annoncé une série de mesures directement inspirées par les intérêts du lobby pétrolier et énergétique:
1 - les Etats Unis n'appliqueront pas les accords de Kyoto sur la réduction des émissions de CO2
2 - la prospection pétrolière sera autorisée dans le Refuge national de la faune de l'Arctique en Alaska, ce qui saccagerait irréversiblement un site naturel exceptionnel (en raison de la pollution à grande échelle causée par les rejets des eaux de forage).
3 - le budget consacré à la recherche et au développement des énergies renouvelables (solaire, éoliennes, etc) sera réduit d'un tiers. Réduction d'un tiers également du budget consacré aux économies d'énergie.
4 - Les centrales électriques américaines au pétrole et au charbon qui avaient été fermées pour cause de pollution excessive seront réouvertes et à nouveau exploitées. La loi sur la qualité de l'air sera modifiée, en augmentant les niveaux de pollution autorisés.
Au Ministère de la Santé, les industries pharmaceutiques, biotechnologiques, hospitalières et les assurances ont toute leur place. On y trouve les représentants de Merck (le 2è groupe pharmaceutique américain), Ernst and Young, et l'Association Nationale des Assureurs médicaux.
SOURCES : http://perso.wanadoo.fr/metasystems/ElectionsUS.html
Article du 14 novembre 2000
Les élections américaines déclenchent une crise politique dans l'establishment
La crise politique qui a éclaté autour de l'élection présidentielle américaine ne va pas être résolue dans le court terme. La conjugaison de l'effondrement monétaire et financier global et de cette crise politique crée une nouvelle dynamique, qui pourrait se traduire par des appels de plus en pressants à un leadership fort, du type de celui de Franklin Roosevelt. Comme aucun des candidats actuels ne saurait remplir cette condition, le rôle de Lyndon LaRouche, aux Etats-Unis et sur le plan international, va devenir décisif.
En ce qui concerne le processus électoral, le décompte des voix dans l'Etat de Floride ne sera pas terminé avant le 14 novembre. L'écart entre George W. Bush et Al Gore est infime. La date limite des votes par correspondance d'électeurs de Floride vivant à l'étranger est le 17 novembre. Mise à part cette procédure de pointage, différentes plaintes ont été déposées concernant la présentation peu claire des bulletins utilisés dans le comté de Palm Beach ainsi que de nombreuses irrégularités -- urnes « égarées », actes d'intimidation dans certains bureaux de vote, pénurie de bulletins dans des quartiers afro-américains, etc. Le directeur de la campagne de Gore, William Daley, a annoncé le 9 novembre que son comité allait demander un recompte des bulletins dans le comté de Palm Beach, ainsi que dans ceux de Volusia, Dade et Broward, et qu'il soutiendrait les actions en justice intentées par des électeurs qui ont trouvé les bulletins de vote trop complexes (ils seraient quelque 20 000). Ailleurs dans l'Etat, la campagne de Gore a rassemblé d'autres constats d'irrégularités qui pourraient, selon Daley, faire l'objet d'une action en justice. Le 21 novembre, un juge fédéral de Floride devra examiner une plainte qui vise à suspendre la confirmation des résultats électoraux.
Même une fois les pointages achevés -- et la campagne de Bush pourrait en réclamer dans d'autres Etats comme l'Iowa, le Wisconsin et le Nouveau Mexique -- rien ne sera décidé. C'est le Collège électoral, qui se réunit le 18 décembre, qui représente l'étape suivante dans le processus de sélection et si rien n'est décidé à ce moment-là, la Chambre des représentants devra trancher.
La meilleure chose qui puisse arriver, pour les Etats-Unis et le reste du monde, serait que le Collège électoral tombe dans une impasse avec ces deux candidats et que des alternatives soient proposées. Le Collège électoral est en effet habilité à choisir des candidats autres que Bush et Gore et, à ce sujet, l'on mentionne déjà les candidats à la vice-présidence, le démocrate David Lieberman et le républicain Richard Cheney. Le Collège électoral, qui se réunit dans chaque Etat le 18 décembre, vote séparément pour le Président et le vice-Président. La loi fédérale n'oblige pas les grands électeurs à voter selon le vote populaire de leurs Etats, bien que certains Etats le requièrent. Le 27 décembre, le Collège électoral doit présenter ses votes au président du Sénat. Le 6 janvier, le Congrès se réunit pour compter les voix des grands électeurs. S'il y a impasse, la procédure passe à la Chambre des représentants, qui vote à la majorité entre les trois ayant reçu le plus de voix de grands électeurs.
Pendant ce temps, le président Clinton restera de toute façon au pouvoir jusqu'au jour de l'entrée en fonctions du nouveau Président, le 20 janvier -- à condition que ce dernier ait été sélectionné entre-temps. Clinton, qui a été renforcé par la victoire électorale de sa femme Hillary au poste de sénateur de l'Etat de New York, est resté au-dessus de cette mêlée électorale. La crise financière et monétaire internationale frappera sans doute en janvier, ce qui signifie que la conduite des affaires devra être assumée soit par Clinton, soit par un nouveau Président capable de faire face à la situation, qualité qui manque aussi bien à Bush qu'à Gore.
L'odeur de fraude et de manipulation émanant de ce processus électoral est un symptôme de la décadence de tout l'establishment américain, dont l'ineptie et la corruption évidentes dans cette élection sont désormais objet de ridicule et de mépris à l'étranger. Plus profondément, le fait même que l'oligarchie financière basée à Wall Street a pensé pouvoir manipuler l'élection entre un « coincé » pompeux et vide de substance, et un « crétin » avéré, révèle la décadence de l'establishment. Comme les électeurs américains, du moins ceux qui prennent encore la peine de se rendre aux urnes, sont divisés à égalité entre deux candidats sans caractère et sans grande différence, le vainqueur éventuel n'aura pas d'autorité. Tous deux sont discrédités par la corruption. Et tous deux sont des perdants, comme l'ont fait remarquer de nombreux observateurs. Les tentatives de leurs comités de limiter les dégâts ou de gérer la crise ont échoué. Les deux camps sont maintenant engagés dans une lutte féroce pour le pouvoir, que l'on peut qualifier de cannibalisme. Plus ils se combattront, plus ils se discréditeront aux yeux des Américains.
Bien sûr, la corruption et la fraude électorale n'ont pas commencé le 7 novembre et ne sont pas limitées à la Floride. LaRouche le décrit, métaphoriquement, de la manière suivante : l'oeuf était déjà pourri et c'est le scandale de la Floride qui l'a cassé. L'odeur nauséabonde s'est répandue et l'on ne pourra plus jamais la remettre dans sa coquille. La manière dont la classe politique a réduit au silence toute opposition aux « favoris » au cours des primaires, témoigne de sa volonté de contrôle dictatorial. Les campagnes de Bill Bradley et de John McCain ont été l'objet de pressions massives, jusqu'à ce qu'ils se retirent. Ralph Nader et Pat Buchanan, candidats de partis tiers, ont été exclus des débats, etc.
Encore plus révélateur est le traitement scandaleux infligé par le Comité national démocrate (DNC) à Lyndon LaRouche qui, suivant les normes de la Commission fédérale des élections (FEC), s'était qualifié comme candidat majeur. Le DNC a refusé de reconnaître LaRouche comme démocrate et a interdit à ses délégués dûment élus de siéger à la convention démocrate d'août dernier. Dans l'Etat de l'Arkansas où LaRouche avait reçu plus de 50 000 voix, tous ses délégués ont été donnés à Gore. Lors de l'élection primaire du Michigan, les voix pour LaRouche ont été mises à la poubelle. A l'époque, LaRouche avait déclaré que cette folie du DNC coûterait aux démocrates la majorité à la Chambre et au Sénat. Aujourd'hui, le type de fraude électorale et d'intimidations utilisées contre LaRouche pendant les primaires éclate au grand jour en Floride (et dans d'autres Etats). Le processus était illégitime depuis le départ.
Par ailleurs les candidats associés à LaRouche ont obtenu, malgré un harcèlement massif, de bons scores dans des élections fédérales. Dans le Wyoming, Mel Logan, secrétaire général de l'union locale du United Mine Workers et lui-même mineur, qui jouissait du soutien de l'AFL-CIO, a obtenu 22 ace au sortant républicain, le sénateur Craig Thomas. En Louisiane, Roger Beall, ancien agriculteur et dirigeant du American Agricultural Movement de l'Etat, a obtenu 24 ace au sortant John Cooksey pour un siège de député.
En somme, la crise politique que vit actuellement l'oligarchie financière de Wall Street, et sa lutte interne pour le pouvoir, sont une bonne chose pour l'Amérique impériale et décadente. Il est temps que ces forces, qui prétendent dicter leur loi au reste du monde, soient humiliées et rappelées à plus de modestie. Le 14 novembre, lors d'un forum à Washington, LaRouche parlera de « ce qui vient après ». (Vous pouvez le suivre sur le net à www.Larouchespeaks.org, à 19h heure européenne.)
SOURCES : http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_222.html
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23 NOVEMBRE 2000
Le 14 novembre, à Washington, Lyndon LaRouche a prononcé un discours par téléconférence devant une salle comble, simultanément retransmis sur son site Internet (www.larouchespeaks.com) et suivi par un auditoire international. Intitulé « Voici venir les conséquences », son discours traitait principalement de la crise américaine au lendemain de l'élection présidentielle du 7 novembre, ainsi que des crises politique et financière globale. Les questions soulevées pendant la discussion concernaient aussi bien l'Afrique, l'Asie, le Proche-Orient que la Russie.
LaRouche a déclaré : « La crise électorale qui vient d'éclater aux Etats-Unis peut sans doute être interprétée comme un acte de la Providence, en ce sens qu'elle force la nation, ses principales institutions, y compris le Collège électoral, et ses citoyens à se saisir de cette occasion pour réexaminer les preuves de fraude et autres violations exercées à l'encontre de l'esprit de la Constitution américaine, et qui ont plongé le processus de l'élection présidentielle dans cet état de corruption profonde et systémique qui s'est manifesté le 7 novembre.
« L'élection elle-même était irrégulière, mais ce n'est que la conséquence d'une campagne électorale corrompue et vide de sens. Ce qui s'est passé le 7 novembre n'est pas pire que ce qui s'est passé au cours des dix mois précédents. Cette campagne électorale était, dès le début, surtout depuis février de cette année, l'une des plus corrompues que nous ayons connues aux Etats-Unis, du moins pour ce qui est des campagnes nationales. »
LaRouche mentionna le fait que la grande presse européenne avait décrit les deux candidats « favoris » -- George W. Bush et Al Gore -- « en des termes qui étaient d'habitude réservés à un dictateur d'opérette d'une quelconque république bananière. Le monde est horrifié, non pas par les résultats de l'élection mais par les candidats en présence. (...) »
En outre, pendant cette campagne, on a soigneusement évité d'aborder les problèmes auxquels le monde, et les Etats-Unis en particulier, doivent faire face dès maintenant, et plus encore d'ici un mois ou deux. Elle était donc « corrompue à tous les niveaux, que ce soit par les voix dérobées, le racket, les sommes records dépensées ou encore l'attitude des médias nationaux. Il n'y avait rien de réel. Cela ressemblait plutôt à un grand rassemblement de style Nuremberg, sans substance mais avec beaucoup de faste, beaucoup d'argent et pas grand-chose venant des orateurs. (...) Il n'y avait rien de valable pour quoi l'on puisse voter. »
En conséquence, LaRouche estime qu'il faut suivre la procédure constitutionnelle habituelle, dont la prochaine étape est le Collège électoral qui doit se réunir le 18 décembre et décider qui sera élu. Si le Collège électoral ne peut pas trancher, alors la décision reviendra au Congrès à partir des 5 et 6 janvier. Si rien n'est décidé au 20 janvier, jour prévu pour la passation de pouvoirs, « nous aurons alors un problème constitutionnel et il faudra le résoudre ».
Le problème plus profond, dit LaRouche, réside dans le fait que les Etats-Unis et le monde sont menacés par un fascisme américain, et cela au moment-même où s'aggrave la situation économique et financière internationale. Ce danger vient de la mise en oeuvre par les républicains de la stratégie sudiste, qui a permis l'élection de Richard Nixon à la présidence en 1968, et qui a été adoptée plus tard par les démocrates, avec comme résultat l'élection de Jimmy Carter en 1976. Il s'agit de l'héritage de la Confédération du XIXème siècle, une combinaison de « shareholder et de slaveholder value »-- le profit aux actionnaires aujourd'hui, comme le profit aux propriétaires d'esclaves autrefois. Elle avait été conceptualisée au milieu des années 60 afin d'exploiter le ressentiment des Blancs à l'encontre des Afro-Américains qui bénéficiaient de progrès sociaux, ainsi que du président démocrate Johnson qui avait fait adopter la Loi sur le droit de vote de 1965.
« Le monde en général et, au premier chef, les Etats-Unis sont hantés par le spectre qui menaçait l'Allemagne en janvier 1933. Au cours de ce mois-là, le président élu des Etats-Unis, Franklin Roosevelt, et, de l'autre côté de l'Atlantique, un cercle regroupé autour de la Société Friedrich List en Allemagne, s'efforçaient de mettre en oeuvre des politiques destinées à juguler les effets de la Grande dépression mondiale de 1929-1933. A cette époque comme aujourd'hui, les adversaires de la politique de Roosevelt voulaient défendre le pouvoir démesuré des intérêts financiers anglo-américains, eux-mêmes responsables de la dépression par la mise en oeuvre de mesures d'austérité reposant sur le pillage des populations, ainsi que de mesures politiques brutales destinées à détruire tout moyen de résistance des populations à de telles déprédations. Ces mesures sont, dans la forme et l'esprit , similaires à la démagogie des récentes propositions des campagnes de Bush et Gore. Les adversaires de la tradition de Franklin Roosevelt font ainsi écho, sous cette forme et dans cette mesure, aux intérêts financiers qui obtinrent alors le renversement du gouvernement du chancelier von Schleicher pour amener Hitler au pouvoir. » Comme cette crise mena inévitablement à la Deuxième Guerre mondiale, aujourd'hui « nous faisons face à une menace tout aussi effrayante aux Etats-Unis mêmes et à l'échelle mondiale ».
LaRouche situe cette crise politique dans le contexte de la « plus grave crise financière qu'ait récemment connue l'Europe », et dont la seule solution réside dans un retour à la politique que Franklin Roosevelt voulait poursuivre. « Il nous faut une politique que j'appellerais « Partenariat avec l'Amérique », au nom de laquelle les Etats-Unis coopéreraient dans une cause commune non seulement avec les nations d'Europe occidentale, mais aussi avec la Russie, la Chine, le Japon, la Corée et d'autres nations du groupe ASEAN-plus-trois. » Cela signifie répudier la politique du Fonds monétaire international et réaliser une croissance rapide grâce au développement. Il faudrait profiter du krach pour « redéfendre » les principes que Roosevelt avait défendus lors de la dépression, en mobilisant la nation et en lui donnant « un Président et un Congrès qui fonctionnent ». Cela signifie entrer « en partenariat, plutôt qu'en adversité, avec nos amis d'Europe, du Japon, d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale. Coopérer, bâtir des échanges commerciaux, arrêter ce pillage. » L'objectif d'un tel « nouveau partenariat global » doit être « la promotion du bien commun pour tous ».
SOURCES : ARTICLE COMPLET http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_226.html
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