QUI GOUVERNE VRAIMENT ???
Cet article est paru le 9 aout 2000, Bush n'est pas encore président mais le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur avait bien analysé la suite des évènements. Comme par hasard, Bush a pris les mêmes individus qui oeuvraient avec son père... Cheney, Rumsfeld, Wolfowicz, Perle, Condoleeza Rice et consort...
La plate-forme de politique étrangère
du Parti républicain.
En politique étrangère, plus qu'en tout autre domaine politique, l'équipe entourant George W. Bush révèle sa véritable nature : une réincarnation de l'administration Bush Sr. comprenant Condoleeza Rice, Dick Cheney, Colin Powell, Paul Wolfowitz et Richard Perle, parmi d'autres vétérans. Bien que ceux-ci ignorent ou nient l'affaiblissement des Etats-Unis -- en termes de capacité économique et de logistique militaire ainsi que de compétences morale et intellectuelle -- ils prétendent à une hégémonie mondiale. Avec cette dichotomie, nous avons affaire à une attitude imprévisible et d'intimidation envers le reste du monde, et non à un « leadership mondial » reposant sur des « principes » et « sûr de lui », comme le proclame la plate-forme républicaine.
Les paragraphes de politique étrangère, acceptés à la convention du parti, suscitent l'inquiétude. Ils se résument à un programme qui accroîtrait les tensions dans le monde, le chaos et les conflits. Lors de la convention, les républicains ont, et à dessein, beaucoup médiatisé les personnalités qui ont joué un rôle clef dans la guerre du Golfe de 1991 et le lancement du « nouvel ordre mondial » de Bush Sr. S'adressant par retransmission vidéo à la convention depuis le navire de guerre « New Jersey », le général Norman Schwartzkopf, le stratège de la guerre du Golfe, s'est exclamé : « Ne serait-ce pas formidable pour nos forces armées et pour l'Amérique, si nous avions un autre commandant en chef du nom de George Bush avec Dick Cheney dans son équipe ? » Cheney, candidat à la vice-présidence de George W. Bush, était secrétaire à la Défense pendant la guerre du Golfe. Un autre orateur, le général Colin Powell, était à l'époque chef d'état-major.
Les grandes lignes de la plate-forme en matière de politique étrangère sont les suivantes :
1 - Le visage de l'ennemi est avant tout celui des Etats voyous dont il faut renverser les régimes.
2 - « Protéger la communauté de la liberté vis-à-vis des armes de destruction massive », signifie que « l'Amérique doit déployer des défenses antimissiles efficaces ». Le Traité antimissiles balistiques (ABM) est considéré comme « caduque » et l'on entreprendra le développement d'une « Défense nationale antimissiles » (NMD).
3 - La Chine est plusieurs fois identifiée comme un adversaire de l'Amérique. Rappelant la propagande maccarthyste du début des années 50, la plate-forme prétend, à tort, que « l'incapacité de l'administration [Clinton] à garder les secrets nucléaires de l'Amérique permet à la Chine de moderniser sa force en missiles balistiques, accroissant par là même la menace envers notre pays et nos alliés. Le vol de secrets nucléaires vitaux par la Chine représente une des plus grandes défaites en matière de sécurité de l'histoire des Etats-Unis. » Plus loin, la plate-forme déclare que « la République populaire de Chine constitue le défi principal de l'Amérique en Asie. (...) La Chine est un concurrent stratégique, non un partenaire stratégique. »
4 - Comme si la guerre de Corée des années 50 ne s'était jamais terminée, et comme si les efforts actuels de réconciliation entre les deux Corées n'existaient pas, la plate-forme dénonce le fait que la Corée du Nord se trouve « en dehors du système international », et appelle les Américains, concernant la péninsule coréenne, à « honorer les sacrifices du passé et à se tenir prêts à résister aujourd'hui à l'agression ».
5 - La plate-forme insiste sur un élargissement radical de l'OTAN, non seulement en Europe de l'Est, notamment dans les Etats baltes, mais aussi au Proche-Orient ainsi que dans la région du Caucase et de l'Asie centrale, affirmant : « Nous recherchons une plus grande coopération à l'intérieur de l'OTAN pour traiter des problèmes géopolitiques du Proche-Orient et de l'Eurasie ».
6 - Concernant le Proche-Orient, la plate-forme proclame : « En rentrant immédiatement en fonction, le prochain Président des Etats-Unis entreprendra de déménager l'ambassade américaine de Tel Aviv à la capitale d'Israël, Jérusalem. »
7 - Concernant la région du Golfe Persique, la plate-forme défend un « plan global de renversement de Saddam Hussein. (...) La paix et la stabilité dans le Golfe Persique est impossible tant que Saddam Hussein gouvernera l'Irak ». Un soutien total est demandé en faveur du « Congrès national irakien », organisation regroupant les mouvements d'opposition irakiens, qui est financée par le département d'Etat ainsi que par la « Loi de libération de l'Irak » votée par le Congrès en 1998. Concernant l'Iran, la plate-forme considère ce pays comme « une menace dangereuse envers les Etats-Unis et nos intérêts dans la région » et préconise une « approche ferme et commune » avec l'Europe.
8 - La plate-forme propose d'étendre l'Alena à l'ensemble de l'Amérique latine, et de l'utiliser comme modèle pour des accords de « libre-échange » dans d'autres parties du monde.
SOURCES : Lien vers http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_163.html
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La plate-forme économique républicaine :
un cauchemar devenu réalité.
La Convention républicaine, qui s'est déroulée du 31 juillet au 3 août à Philadelphie, a été un spectacle orwellien au cours duquel on n'a toléré ni voix discordantes ni discours non écrits au préalable. Dans cet environnement bien sous contrôle, on a vu ressusciter l'idéologie politique qui prévalait sous l'administration Bush Sr. entre 1989 à 1992, ainsi que les principaux collaborateurs de l'ancien Président. Avec l'investiture officielle de George Bush Jr. par le Parti républicain, on a assisté à une transition quasi dynastique du père au fils. Lyndon LaRouche a décrit de la façon suivante la situation du Parti républicain dominé par la famille Bush : « George Bush Sr. fut une tragédie finissant en farce, son fils est une farce finissant en tragédie. »
Pour rassurer l'opinion, on a passé sur l'ensemble de l'événement un enduit appelé « conservatisme compatissant » avec lequel on tente de présenter le darwinisme social et l'idéologie libérale radicale, dont profitent les 20 ppartenant à la catégorie sociale la plus favorisée, comme quelque chose d'acceptable pour une classe moyenne financièrement sous pression ainsi que pour les Afro-Américains, les Hispaniques et autres minorités. La plate-forme républicaine résume ainsi les valeurs fondamentales du parti : « Rôle réduit de l'Etat, plus grande liberté individuelle, liberté économique, confiance envers le marché et prise de décision décentralisée. »
Bien entendu, l'énorme bulle financière, l'endettement des particuliers et des entreprises qui grimpe en flèche, le déficit non contrôlé du compte courant ou la crise financière mondiale étaient des thèmes tabous. Les républicains ont plutôt préféré célébrer « la prospérité américaine » -- tout comme ce sera le cas à la Convention démocrate du 14 au 17 août à Los Angeles. La seule différence, c'est que les républicains prétendent être les seuls responsables de cette « prospérité ». La plate-forme déclare notamment : « Inspirés par les présidents Reagan et Bush, les républicains ont façonné le contexte qui a permis la prospérité et les excédents d'aujourd'hui. Nous avons réduit les taux d'imposition, simplifié la réglementation fiscale, dérégulé les industries et ouvert les marchés mondiaux aux entreprises américaines. Il en a résulté une formidable croissance dans les années 80 qui a créé le capital-risque permettant de lancer la révolution technologique des années 90. Telle est l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui la Nouvelle économie : la plus longue croissance économique du XXème siècle. »
Lawrence Lindsey est l'artisan de la politique économique et financière de Bush Jr. Il a été conseiller à la Maison Blanche sous Bush Sr. en matière économique et membre du conseil d'administration de la Réserve fédérale. Les recettes politiques de Lindsey sont plutôt simples : réduire les impôts, plus on le fera, mieux ce sera -- surtout pour les 20 e trouvant en haut de l'échelle. On peut lire dans la plate-forme : « Le maillon faible dans la chaîne de la prospérité est le système fiscal. Il accable non seulement le peuple américain mais il menace de ralentir, voire inverser, l'expansion économique. (...) il est temps de changer le système fiscal. »
La deuxième recette de Lindsey est le libre-échange, qui a produit « l'économie mondiale des marchés ouverts d'aujourd'hui » et « l'avantage compétitif des Etats-Unis dans la Nouvelle économie ». La plate-forme républicaine proclame : « Nous avons lancé cette révolution lors des administrations Reagan et Bush. A présent, nous allons la parachever : le leadership américain d'une économie globale. (...) Pour les producteurs américains comme pour les consommateurs, les bénéfices du libre-échange sont déjà énormes. Dans le proche avenir, ils seront incalculables. » [Sans doute pas au sens où l'entendent les auteurs.]
Néanmoins, la plate-forme se trouve obligée de reconnaître que, malgré la « prospérité » sans fin et tous les miracles du libre-échange, « le déficit commercial américain (...) a atteint des sommets record ». Par conséquent, « le libre-échange doit être un commerce équitable, dans le cadre d'un système commercial international ouvert reposant sur des règles. Cela dépendra du leadership américain, celui qui a manqué au cours des huit dernières années. (...) Nous ne tolérerons pas des pratiques, des règles et des politiques de subvention étrangères qui mettent nos exportations sur un pied d'inégalité. (...) D'abord et avant tout, nous devons restaurer la crédibilité du leadership commercial américain. » Aucune explication n'est donnée sur ce qu'ils entendent pas « leadership commercial américain ».
Après avoir pris connaissance de la section économique de la plate-forme républicaine, LaRouche a remarqué que la phrase du document qui se rapproche le plus de la vérité est : « Les rêves les plus fous d'hier sont les réalités d'aujourd'hui. » En vérité, ce serait plutôt comme un cauchemar devenant réalité.
SOURCES : Lien vers http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_164.html
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