QUI EST-IL VRAIMENT ?
Nul besoin d'être devin pour se rendre compte que Kerry est certainement plus humain que Bush. Plus près du Peuple dont Bush se moque bien. Ce dernier lorsqu'il était Sénateur a signé plus de 120 condamnations à mort dans son Etat. Mais néanmoins, il y a quelque chose qu'il ne faut pas perdre de vue. Les deux hommes sont affilés à la Société Secrète Skull and Bones depuis les années 60. Ils se connaissent donc très bien. C'est une chose de paraître en public et de faire semblant de se combattre mais qu'en est-il réellement ? Nous noterons qu'il y a des dossiers sensibles sur lesquels Kerry n'a pas dit un seul mot. Israël, par exemple... on peut donc supposer que d'un commun accord, ils ont décidé de passer sous silence certains sujets brûlants. Quelques articles pour brosser le portrait de celui qui pourrait devenir président si les urnes n'étaient pas truquées...
Politoscopie John Forbes Kerry
Hélène Vissière
RACINES
Diplômé de Yale, un air de lord anglais et l'élocution distinguée, John F. Kerry appartient à l'élite de la côte Est. Sa mère descend de deux vieilles familles de Boston, son père était le fils d'un immigré tchèque converti au catholicisme. John Kerry a beaucoup bourlingué en Europe, où son père était diplomate. Enfant, il a souvent passé des vacances à Saint-Briac-sur-Mer, dans la branche française de la famille, avec son cousin Brice Lalonde. Les Kerry faisant figure de parents pauvres, c'est sa grand-tante qui a payé les études de John.
L'absence de fortune ne l'a pas empêché de fréquenter la jet-set, flirtant un temps avec la demi-soeur de Jacqueline Kennedy. Volontaire au Vietnam, il en revient blessé, décoré, mais en colère. En 1971, John Kerry témoigne au Congrès contre les atrocités de la guerre et devient une figure nationale.
Après une carrière de procureur dans le Massachusetts, il se fait élire sénateur en 1985.
STYLE
Malgré des millions de dollars de publicité pour montrer le « vrai » John Kerry, les Américains ont toujours du mal à cerner sa personnalité. Ils le voient comme un type froid, distant, fumeux, élitiste. Il faut dire que ce grand gaillard de 1,93 mètre, à la mine perpétuellement sérieuse et l'allure un peu coincée, manque de chaleur. Même en manches de chemise, il n'a pas le côté peuple ou spontané d'un Bush. Ses discours emberlificotés aux phrases interminables achèvent de le rendre peu attrayant aux yeux du public. En 1996, un démocrate qui faisait campagne pour la réélection de Kerry au Sénat haranguait ainsi des syndicalistes : « Il faut juste que vous votiez pour Kerry. Je ne vous demande pas d'aller prendre une bière avec ce type. » Kerry, disent ses amis, a une face cachée, invisible du grand public. Ils le décrivent comme une personnalité complexe, honnête, idéaliste, un personnage plein d'humour et très attentionné, capable en pleine campagne d'appeler un sénateur qu'il connaît de loin pour le rassurer à la veille d'une opération de la prostate.
CONVICTIONS
Les républicains le décrivent comme une girouette dénuée de convictions profondes. Hostile à la première guerre du Golfe, Kerry a voté pour la seconde, mais contre les 87 milliards de crédits pour la reconstruction de l'Irak. Il s'oppose au mariage gay, mais est favorable à sa légalisation si les Etats le souhaitent. On retrouve là l'ex-procureur, conscient des complexités de ce bas monde, qui veut peser le pour et le contre avant de se forger une opinion.
Kerry est un pragmatique, le contraire d'un idéologue arc-bouté sur ses positions. Son refus du dogmatisme transparaît dans le domaine religieux. S'il porte une croix autour du cou et voyage avec la Bible, la religion reste pour lui une affaire privée. Même si depuis peu il met Dieu dans tous ses discours pour répondre aux attaques d'un groupe d'évêques qui s'opposent à ses vues pro-avortement.
On le présente aussi comme l'un des sénateurs les plus à gauche mais, au fil des années, il s'est rapproché du centre et joue la carte modérée. Son programme promet une hausse du nombre de militaires, est pro-business et accepte l'idée de la guerre préventive.
MÉTHODES
C'est l'anti-Bush ! Si le président se décide vite et à l'instinct, Kerry veut connaître les dossiers à fond et exige de son équipe toujours plus de détails. Résultat, il est très bien informé mais a parfois du mal à synthétiser et à agir vite, ce qui le fait taxer d'indécis. John Kerry est un perfectionniste. Il passe beaucoup de temps à peaufiner ses discours, mais laisse à son entourage les décisions stratégiques de campagne sur les Etats à cibler, les pubs à passer...
Au contraire d'un Bush qui s'appuie sur un conseiller tout-puissant, Karl Rove, maître d'oeuvre d'une machine de campagne bien huilée, John Kerry s'est entouré d'une kyrielle d'interlocuteurs qui gravitent dans différents cercles et rivalisent pour se faire entendre. Esprit brillant et curieux, il passe des heures au téléphone, jusque tard dans la nuit, à prendre conseil. « Il sait écouter, mais le problème, c'est qu'il écoute trop », observe un proche. Sa campagne s'en est ressentie. Il a dû réorganiser plusieurs fois son équipe, qui donnait une impression de chaos.
ENTOURAGE
Rien n'est plus important dans la vie de Kerry que sa famille. Lorsqu'il a divorcé, en 1988, il faisait parfois plusieurs voyages par semaine entre Washington et Boston pour s'occuper de ses deux filles. Aujourd'hui, son plus proche conseiller est sa femme, Teresa, une forte personnalité, très intelligente, qui terrorise les démocrates par son franc-parler. Kerry est également très proche de son frère Cameron, un avocat qui sert dans l'ombre la carrière politique de son aîné. Il a organisé de nombreuses collectes de fonds pendant la campagne et a beaucoup courtisé l'électorat juif, étant lui-même converti au judaïsme.
Kerry, en dix-neuf ans au Sénat, ne s'est pas fait beaucoup d'amis politiques. Il ne se cantonne pas non plus, comme Bush, à un cercle étroit de fidèles. Eclectique, il navigue entre de vieux amis du temps de la fac ou de ses débuts politiques et des consultants de Washington auxquels se sont agrégés récemment plusieurs anciens de l'équipe Clinton.
MODE DE VIE
John Kerry n'est jamais plus heureux que lorsqu'il brûle des calories au grand air. En campagne, il trimballe son vélo et s'échappe dès qu'il le peut pour taper dans un ballon ou saisir une batte de base-ball. A 60 ans, c'est un sportif accompli qui pratique le vélo de course, le hockey, le kitesurf et le windsurf. Ce qui a permis aux républicains de se moquer de son comportement de girouette en le montrant dans une pub sur sa planche changeant de bord selon le vent ! Il skie et fait du snowboard l'hiver dans une propriété de l'Idaho. L'été, il passe beaucoup de temps dans sa villa de Nantucket, au bord de la mer, où il navigue sur son yacht luxueux. Il sait également piloter et possède une Harley-Davidson.
Pour se relaxer, il joue de la guitare et lit tout ce qui lui tombe sous la main, du magazine Sport Illustrated à la biographie de Benjamin Franklin. Il lit aussi de la poésie et connaît par coeur des poèmes de Rudyard Kipling et T. S. Eliot. Le couple aime recevoir, et c'est Teresa, gastronome et amatrice de grands crus, qui l'a initié aux joies de la cuisine. Kerry se targue de goûts simples, genre tartines de beurre de cacahuète à la confiture de fraise.
POINTS FORTS/POINTS FAIBLES
Son internationalisme : n'ayant pas une vision manichéenne du monde, il milite pour un recours à la diplomatie multilatérale, au dialogue et à l'intervention de l'Onu, notamment en Irak, où il compte sur l'aide des alliés.
Son programme social : John Kerry l'a intégré tardivement à sa plate-forme électorale, mais c'est devenu la pièce de résistance ; il propose de rétablir les hausses d'impôts pour les très gros salaires (plus de 200 000 dollars par an) et d'affecter cet argent à l'amélioration de la couverture maladie pour des millions d'Américains.
- Son sang bleu : difficile pour un électeur de se reconnaître dans ce type dont le style et les manières rappellent constamment son appartenance à l'élite privilégiée de la Nouvelle- Angleterre et qui se situe à cent lieues des problèmes de l'Américain lambda aux fins de mois difficiles.
- Sa femme : Teresa n'a rien d'une Laura Bush, effacée et un peu popote. Très indépendante, polyglotte, elle gère de main de maître une fondation qui finance de nombreux programmes sociaux. Mais les Américains voient surtout en elle une étrangère milliardaire qui, après avoir été mariée à un sénateur républicain, fait maintenant campagne pour un démocrate !
Fiche signalétique
Date de naissance : 11 décembre 1943.
Zodiaque : Sagittaire ascendant Sagittaire.
Surnoms : « JFK », « Flip-flopper » (girouette).
Taille : 1,93 mètre.
Poids : 92 kilos.
Yeux : bleus.
Signes particuliers : fort menton en galoche, sourcils tombants. Porte ses vestes et ses chaussures jusqu'à l'usure. A ranimé Licorice, le hamster de sa fille, par un bouche-à-bouche.
Etat civil : marié en secondes noces en 1995 à Teresa Heinz, 65 ans, mère de trois fils. Père de deux filles, nées de son premier mariage, Alexandra, 30 ans, et Vanessa, 27 ans.
Etudes : Yale, Boston College.
Dossier médical : opéré d'un cancer de la prostate en 2003.
Religion : catholique.
Fortune : plus de 500 millions de dollars (dus principalement à son épouse Teresa).
Hobbys : vélo, hockey, planche à voile, chasse, maquettes, poésie, guitare.
Péché mignon : beurre de cacahuète, cookies.
Animaux de compagnie : un berger allemand, Kim, et un canari, Sunshine.
Sources : Lien vers http://www.lepoint.fr/monde/document.html?did=154523>
JOHN KERRY, L'AMBITION ET LA GUERRE...
John Forbes Kerry a mis plus de 60 ans à se présenter à la magistrature suprême mais ses yeux d'adolescent studieux puis de jeune homme ambitieux étaient fixés sur la Maison Blanche dès l'avènement de son idole, John F. Kennedy.
L'enfance du candidat démocrate et sénateur du Massachusetts, né le 11 décembre 1943 dans une famille aisée, a été nomade et européenne. Ses parents, Rosemary Forbes, descendante du premier gouverneur du Massachusetts John Winthrop et de la tout aussi aristocratique lignée des Forbes, et Richard Kerry, un futur diplomate diplômé de Yale, se sont rencontrés en France.
C'est là, dans la maison familiale de Saint-Briac en Bretagne détruite pendant la guerre puis reconstruite par les Forbes, que John Kerry passera de nombreux étés avec ses cousins français.
Mais son enfance restera solitaire et sans racines entre des années de pensions suisses, les déménagements familiaux dans le sillage de son père, de Boston à Washington, de Berlin à Oslo, puis les internats huppés de la côte est.
"Je disais tout le temps au revoir (à tout le monde), cela vous durcit", a-t-il raconté pour expliquer sa réserve et sa pudeur.
Studieux, curieux du monde, marqué par les images de Guerre Froide de Berlin, où son père était en poste, il s'intéresse très tôt à la politique et se passionne pour un jeune sénateur local en vue, dont il partage les initiales, le futur président John F. Kennedy.
Lorsque Kennedy est élu à la Maison Blanche en 1960, John Kerry adopte aussitôt les trois initiales emblématiques. "Son élection a été un catalyseur, il a trouvé un écho auprès de nous tous", reconnaît John Kerry.
En 1962, étudiant à Yale, il fréquente la demi-soeur de Jackie Kennedy, ce qui lui permet d'être invité dans la demeure familiale et de rencontrer son idole. A l'université, il se fait connaître comme un orateur hors pair, dirige un club politique, intègre la société secrète "Skull and Bones" qui sera rejointe quelques années plus tard par George W. Bush et révèle déjà des ambitions présidentielles.
Bien qu'il critique la guerre du Vietnam, il décide néanmoins de s'enrôler en 1966, son diplôme de Yale en poche, parce qu'il croit "au devoir et au service à la patrie".
Après un premier tour de service rapide, il se porte volontaire pour revenir au Vietnam comme officier canonnier dans la Marine sur le Mékong, où son courage lui vaut plusieurs décorations prestigieuses.
Son expérience au Vietnam, mise en avant dans sa campagne électorale où il est souvent apparu entouré d'une brochette d'anciens compagnons d'armes, dont un qu'il a sauvé de la mort dans les rizières vietnamiennes, forge sa personnalité et ses convictions.
Il retourne au pays décidé à se battre contre cette "sale guerre", ce qui lui vaudra d'avoir une place d'honneur sur la liste des "ennemis personnels" du président républicain Richard Nixon.
Le 22 avril 1971, le jeune homme de 27 ans témoigne au Congrès devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. Vêtu d'un treillis, la poitrine bardée de médailles, ce sportif longiligne d'un 1,90 mètre cause une forte impression lorsqu'il dénonce devant les caméras de télévision la politique américaine en Asie du sud-est qu'il qualifie de terrible erreur.
"Comment pouvez vous demander à un homme d'être le dernier homme à mourir au Vietnam? Comment pouvez vous demander à un homme d'être le dernier homme à mourir pour un erreur?" demande-t-il.
Il devient célèbre du jour au lendemain mais certains de ses anciens compagnons d'armes ne lui pardonneront jamais ce qu'ils considèrent comme une trahison et reviendront le hanter 30 ans plus tard.
Sources : Lien vers http://www.courrierinternational.com/AFP/depeche.asp?obj_id=041024072915.tu6lb0kb>
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