LE FANTOMATIQUE ZARQAOUI
Falloudja est mise à feu et à sang sous prétexte d'éradiquer les insurgés agissant sous le commandement du nébuleux Zarqaoui. Bush est vraiment très fort pour nous servir des bourdes aussi énormes que lui mais le pire c'est que tout le monde gobe. Sauf nous.
Le mystère Zarqaoui passe par Riyad
Dans la plus pure tradition hollywoodienne, sa tête est mise à prix à hauteur de vingt-cinq millions de dollars, au même niveau que l'autre ennemi public numéro un, Oussama Ben Laden.
Le sort de la ville de Falloudja est, donc lié à celui de l'activiste jordanien dont l'Etat-major américain veut faire admettre qu'il est la cause de toutes les violences irakiennes.
Devenu l'argument massue de la communication officielle du commandement américain de Bagdad, ce nouvel ennemi public alimente bien des légendes, la dernière étant qu'il aurait fait allégeance à Ben Laden et Al-Qaïda. Ce qu'on sait de lui provient essentiellement d'un dossier «très confidentiel», minutieusement élaboré par les services secrets de l'armée britannique.
Abou Musaab Al-Zarqaoui, de son vrai nom Ahmad Al-Khalaïla aurait 38 ans et se trouverait à la tête d'une organisation d'environ 1500 membres, originaires d'Irak et d'autres pays du monde arabo-musulman dont des spécialistes en explosifs, en mortiers et autres armements mi-lourds.
Zarqaoui aurait constitué autour de lui un premier cercle de fidèles se connaissant depuis la guerre d'Afghanistan contre les soviétiques.
Les deux plus importants seraient «Abou Ali», un ancien officier de l'état-major de Saddam Hussein et «Abou Mohammad», d'origine libanaise, spécialisé dans les attentats à la voiture piégée, ayant passé plusieurs années au Danemark avant de rejoindre l'Irak après la chute du régime ba'asiste.
Toujours selon les services britanniques, l'organisation de Zarqaoui se compose d'un quartier général installé à Falloudja et de neuf émirats, recouvrant autant de sanctuaires territoriaux.
Hormis les cinq-cents hommes de Falloudja commandés par un émir qui répond au nom de «Abou Nouvwas Al-FaloudjiI», l'émir de Mossoul Abou Talaat disposerait de quatre cents combattants, celui d'Al-Anbar de 60. A Bagdad, les espions britanniques ont identifié une centaine de partisans de Zarqaoui. Ils en dénombre une cinquantaine à Samara, 80 dans le gouvernorat de Diyali; et 150 dans la ville d'Al-Khaïm, sur la frontière irako-syrienne.
L'objectif principal de Zarqaoui vise une déstabilisation tous azimuts destinée à empêcher l'émergence - en Irak - d'un gouvernement chi'ite légitime issu d'élections supervisées par la communauté internationale. Et pour parvenir à cette fin, tout est bon: Attentats, prise d'otages et décapitations en direct visant indifféremment chi'ites, chrétiens et étrangers.
Puissamment armés, les hommes du Jordanien disposent visiblement d'importantes ressources, et ce n'est pas le moindre des paradoxes du mystère Zarqaoui. Mais sur ce chapitre, services britanniques et autres officines spécialisées américaines sont nettement plus discrètes, puisque la piste des bailleurs de fonds, et par conséquent des vrais commanditaires du chef terroriste ramène invariablement à l'Arabie saoudite, au Koweït et aux autres monarchies pétrolières demeurant indéfectiblement les obligés de Washington.
A qui profitent les crimes d'Abou Musaab Al-Zarqaoui ?
La question est non seulement pertinente. Elle est certainement une des clés qui commande la compréhension de l'imbroglio irakien.
Sources : Lien vers http://www.rfi.fr/actufr/articles/058/edito_chro_31170.asp>
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