LA FILIALE KBR DANS LA LIGNE DE MIRE
Halliburton prête à se débarrasser de sa filiale « galeuse »
Irak, mais aussi Nigeria et Iran : l’une des filiales d’Halliburton, KBR, est devenue un véritable boulet pour l’ex entreprise de Dick Cheney. Elle cherche aujourd’hui à la mettre en vente.
Halliburton a annoncé jeudi soir qu’elle envisageait de mettre en vente sa filiale Kellogg Brown and Root, encore appelée « KBR ». C’est que celle-ci, qui a notamment la charge de nourrir, blanchir, loger mais aussi fournir du carburant aux troupes américaines en Irak, est devenue un véritable poids mort pour le groupe. Elle est tout d’abord au centre de toutes les polémiques en Irak. KBR avait en effet remporté un appel d’offres de 12 milliards de dollars alors que se préparait la guerre, mais a toujours été soupçonnée d’avoir bénéficié d’appuis politiques. Dick Cheney, l’actuel vice-président des Etats-Unis, était en effet PDG de la maison-mère entre 1995 et 2000. Et durant l’exécution de son contrat, KBR a été suspectée de surfacturer certains de ses services, pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard. Une enquête du Pentagone est en cours à ce sujet. L’US Army semble par ailleurs avoir pris les devants et paraît décidée à se passer de KBR. Elle devrait en effet dénoncer le contrat noué avec la filiale d’Hallliburton dans les prochains mois. Et lancer plusieurs appels d’offres d’ici la fin de l’année, pour diversifier ses fournisseurs. Si rien n’empêche KBR d’y participer, cela se traduira de toutes façons pour elle par un manque à gagner.
Mais KBR n’est pas seulement dans la nasse à cause de ses problèmes en Irak. Au Nigeria, une co-entreprise dont elle est actionnaire à 25urait versé des pots de vins à des dirigeants pour faciliter la construction d’une usine de liquéfaction de gaz naturel dans les années 1990. Halliburton a reconnu qu’une telle pratique avait été « envisagée », mais n’a pas « trouvé de preuve que des paiements ont été effectués pour obtenir ou conserver des contrats ». Une enquête de la justice américaine est en cours. Cette dernière examine aussi de près la situation en Iran, où KBR, contournant l’interdiction faite aux entreprises américaines de faire du business dans le pays, opérerait toujours, selon le New York Times. En bref, KBR, qui a affiché une perte opérationnelle de 277 millions de dollars au deuxième trimestre de cette année, est devenue un véritable boulet, dont la valeur est proche de zéro, pour reprendre les termes d’un analyste cité par le quotidien américain. Halliburton, de nouveau soupçonné de fraudes comptables après avoir réglé à l’amiable un premier litige de ce genre avec la SEC, n’a pas besoin de cela en ce moment.
Sources : Lien vers http://www.lexpansion.com/art/2568.78456.0.html>
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