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OU L'ON PARLE DE MOHAMMED ATTA

 
 
Comment se prépare un attentat 
 
Les confessions faites par deux lieutenants de Ben Laden après leur arrestation ont permis de mieux comprendre les techniques d'Al-Qaeda. Récit.
 
 
Enquête Der Spiegel  
 
«La marque d'Al-Qaeda, disait lundi le chef d'état-major de l'armée française Henri Bentegeat à Jean-Pierre Elkabbach, c'est la minutie de la préparation des attentats. » La manière d'opérer à Madrid, probablement après des repérages, des préparatifs, une mise au point extrêmement précise de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, les Américains qui enquêtent sur l'attentat du World Trade Center l'avaient déjà identifiée. Grâce en partie aux confessions faites par deux proches de Ben Laden arrêtés l'un en mai 2002, l'autre en mars 2003. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait pu obtenir en octobre les procès-verbaux de l'audition de ces deux terroristes : 
 
Le Pakistanais Khalid Cheik Mohammed ne sait plus vraiment à quel moment ni dans laquelle de leurs retraites secrètes des montagnes afghanes Oussama ben Laden a prononcé ces mots, si lourds de menaces pour plusieurs milliers de vies innocentes. Mais il se souvient bien que le chef d'Al-Qaeda, alors qu'ils imaginaient le type d'action terroriste qui frapperait l'Amérique au coeur, lui a répliqué : « Pourquoi utilises-tu une hache si tu peux te servir d'un bulldozer ? » Une métaphore banale qui allait décider comment une poignée de fanatiques détournerait, le 11 septembre 2001, quatre avions de ligne pour les précipiter contre les deux tours du World Trade Center, le Pentagone et probablement, si de courageux passagers ne les en avaient empêché, contre le Capitole. C'est en tout cas à partir de là qu'a commencé à se mettre en place le « bulldozer » destiné à écraser, du moins son inspirateur pouvait-il l'espérer, les trois symboles de l'Amérique : la richesse, la puissance et la démocratie.  
 
Cheik Mohammed est un homme trapu et robuste. Rompu à la clandestinité. Ceux qui l'ont capturé en mars 2003 pouvaient redouter qu'il ne lâcherait rien. Heureuse surprise, depuis qu'il a appris que Ramzi Binalshibh, son bras droit, arrêté en mai 2002, avait fait aux enquêteurs américains une confession très détaillée de ses activités clandestines, Cheik Mohammed s'est mis à table lui aussi. Leurs aveux à l'un et à l'autre ont permis d'avoir un aperçu plus précis de la façon dont avait été conçue puis préparée, en Afghanistan, en Allemagne, aux Etats-Unis et même un peu en Espagne, l'action terroriste la plus spectaculaire d'Al-Qaeda avant la tuerie de Madrid. Nom de code : opération « Porsche 911 ». Un nom de voiture allemande évoquant le sport et le luxe, pour une action qui restera comme une tache dans l'histoire de l'humanité. 
 
« Le bulldozer plutôt que la hache » 
 
L'affaire du 11 septembre 2001, c'est d'abord une vengeance personnelle. Une revanche sur ce qui s'est passé un vendredi gris de l'hiver 1993. Ce 26 février, Ramsi Ahmed Youssef, le neveu de Cheik Mohammed, fait exploser dans les sous-sols du World Trade Center une bombe de 600 kilos de nitroglycérine cachée dans une camionnette blanche garée au parking B2. Il y a 6 morts et plusieurs dizaines de blessés. Les dégâts sont très importants, mais les tours ont tenu bon. Peu de temps après son arrestation, en 1995, Youssef déclarera, en passant devant les tours jumelles, aux enquêteurs du FBI qui, pour des raisons de sécurité le transféraient en hélicoptère jusqu'au centre de Manhattan : « Si j'avais eu plus d'argent et de temps, ces deux tours n'existeraient plus. » On a eu tort de ne pas prêter attention à cette bouffée de haine. Ce que Youssef n'avait pu réussir, son oncle, Cheik Mohammed, s'est juré d'y parvenir. Et lui a eu les moyens de le faire.  
 
Ce n'était pas son coup d'essai. Avant le 11 septembre, cet homme de 38 ans avait déjà monté plusieurs actions terroristes. La plus spectaculaire, celle qui ressemble le plus à ce qu'allait être l'attaque des tours jumelles de New York, a pourtant échoué. Le 6 janvier 1995, les policiers philippins font irruption dans un appartement de Manille dont les occupants se livraient à des activités tellement explosives qu'en maniant un mélange de potassium et de sodium, destiné à fabriquer une bombe artisanale, ils ont mis le feu à une partie de l'immeuble. Les services philippins et la CIA reconstituent grâce au disque dur des ordinateurs retrouvés dans les décombres de l'appartement ce que devait être l'objectif des artificiers : rien de moins que l'explosion simultanée de 12 avions de ligne américains grâce à des bombes à retardement dissimulées à leur bord. Le cerveau de l'affaire est identifié comme étant un ingénieur diplômé de l'université de Greensboro, en Caroline du Nord, fils d'un entrepreneur pakistanais installé au Koweït. C'est Cheik Mohammed. Le plus grave, c'est qu'il échappe aux policiers. En dépit des mandats d'arrêt internationaux lancés (« surpoids léger, yeux bruns, lunettes ») et de la prime de 2 millions de dollars promise pour sa capture, le bras droit de Ben Laden a réussi à disparaître dans les montagnes afghanes. 
 
Selon les déclarations qu'il fera après son arrestation aux enquêteurs américains, c'est à ce moment-là, dans l'année 1996, que naît le projet de frapper l'Amérique de façon spectaculaire. Sa première idée était de bourrer d'explosifs un avion de tourisme et de le précipiter sur le siège de la CIA, à Langley, « afin de lever, avait-il dit, la hache contre l'ennemi ». D'où la fameuse remarque de Ben Laden sur le bulldozer plutôt que la hache... Conséquence, on oublie le Cessna d'aéroclub transformé en brûlot, et c'est un appareil commercial qui servira de boutefeu. Plus fort même puisque le chef leur demande de voir grand, les conjurés envisagent de détourner non pas un seul avion de ligne, mais dix : cinq sur la côte Est, cinq sur la côte Ouest, pour les précipiter simultanément sur des objectifs stratégiques. Cette fois, c'est Ben Laden qui trouve le projet trop ambitieux et trop difficile à monter et à coordonner. De la même façon qu'il leur fera renoncer à précipiter leurs bombes volantes contre des centrales nucléaires. « Trop bien protégées par des missiles sol-air et l'aviation américaine. » 
 
Au fil des contacts, des rendez-vous improvisés ou planifiés, à Kandahar, ou dans cette zone de non-droit située entre le Pakistan et l'Afghanistan - et qui l'est toujours un peu aujourd'hui (voir p.48) -, Cheik Mohammed devient de facto le responsable du comité militaire de cinq hommes qui, autour de Ben Laden, va préparer l'opération « Porsche 911 ». On l'appelle même désormais « Al Much », le cerveau. Sa tâche, maintenant que le modus operandi est choisi, va consister à choisir des kamikazes pour l'action terroriste. En fait, ce ne sont pas les volontaires qui manquaient, dira Cheik Mohammed aux enquêteurs américains après sa capture, mais il lui fallait trouver des garçons connaissant bien les pays occidentaux, éventuellement éduqués, comme il l'est lui-même, dans des universités américaines ou européennes et parlant parfaitement anglais.  
 
« Combattre les juifs et les chevaliers de la croix » 
 
Aussi l'arrivée dans les montagnes afghanes, dans le courant de l'hiver 1999, de quatre recrues pour le djihad venant d'Allemagne est-elle une aubaine pour Al-Qaeda. Mohamed Atta, Ziad Jarra, Marwan al-Shehhi et Ramzi Binalshibh ont quitté Hambourg, où ils étaient étudiants. Endoctrinés par un certain Mohammed Haydar Zammar, ancien de Bosnie lui aussi, ils cherchaient à rejoindre la Tchétchénie pour y combattre les Russes, dont les atrocités contre les insurgés musulmans étaient abondamment commentées dans les mosquées d'Allemagne. Mais leur mentor leur avait conseillé de ne pas aller directement à Grozny et de passer par le Pakistan et l'Afghanistan afin de rejoindre d'autres combattants du djihad. 
 
A Kandahar, les quatre jeunes gens sont rapidement pris en main par les hommes d'Al-Qaeda. On leur explique d'abord qu'il y a mieux à faire que d'aller servir de chair à canon en Tché- tchénie. Ils sont même l'objet d'attentions particulières : ainsi, pendant le ramadan, ils sont invités à participer à un souper de rupture du jeûne à la table de Ben Laden, qui leur promet, sans plus de détails, qu'ils connaîtront bientôt le paradis d'Allah. Mais on ne leur dévoile pas encore leur mission. D'abord, on leur fait prêter la « baia », le serment par lequel ils s'engagent à « combattre les juifs et les chevaliers de la croix et à mourir s'il le faut au combat ». Puis on leur explique qu'ils ont été sélectionnés pour une mission « extrêmement secrète et périlleuse ». En attendant, ils doivent revenir à Hambourg, puis de là passer aux Etats-Unis pour y suivre des cours intensifs de pilotage. 
 
Ben Laden en personne a veillé aux détails les plus pratiques : il a ainsi conseillé aux quatre volontaires de jeter leurs passeports sitôt entrés en Allemagne, afin que leur voyage en Afghanistan reste secret. Et surtout d'apparaître sans barbe sur les photos d'identité de leurs nouveaux passeports. C'est à ce stade des confessions de Cheik Mohammed et de Binalshibh aux enquêteurs américains qu'apparaît pour la première fois la mention de l'Espagne comme pays où il est possible pour les hommes de la mouvance d'Al-Qaeda d'organiser des rendez-vous sans trop de risques d'être repérés. Car si la décision et les objectifs de l'attaque du 11 septembre furent définitivement choisis par Ben Laden et Cheik Mohammed en février 2001, c'est seulement en juillet que Mohammed Atta, Marwan al-Shehhi et Ziad Jarra reçurent leurs instructions. Justement à l'occasion d'un voyage en Espagne. On a d'ailleurs retrouvé la trace de Mohammed Atta. Il est arrivé à Madrid par un vol Iberia et a loué une voiture Hyundai pour une semaine, avec laquelle il s'est rendu à Tarragone, où il avait réservé une chambre au Casablanca Playa.  
 
« Nous allons décapiter l'oiseau » 
 
C'est là qu'Atta retrouve Binalshibh, son compagnon de route en Afghanistan, qui, interdit d'entrée aux Etats-Unis, était resté en Allemagne à la demande de Ben Laden pour coordonner les opérations du 11 septembre. Avec lui, Imad Yarkas, alias Abu Dahda (on a retrouvé sa trace cette semaine dans le carnet d'adresses du Marocain Djamel Zougam arrêté à Madrid après la tragédie des trains). Les enquêteurs espagnols avaient eu connaissance de deux coups de téléphone reçus des Etats-Unis par cet Abu Dahda d'un certain Chakour fort explicite en dépit de son langage apparemment codé : le 6 août 2001, Chakour, dit à Abu Dahda : « J'ai préparé quelques ficelles et d'autres choses qui te plairont. » Quinze jours avant le 11 septembre, il lui précise : « Nous allons bientôt décapiter l'oiseau... » 
 
Dans l'enquête du FBI, le rôle de Madrid comme plaque tournante réapparaît six jours avant l'affaire du World Trade Center. Le 5 septembre, en effet, Binalshibh, qui doit se mettre à l'abri loin de l'Allemagne avant que les polices européennes lancent leurs filets en tous sens lorsque les avions auront accompli leur sinistre mission, prend à 14 h 48 un vol Düsseldorf-Madrid. A l'aéroport de Barajas, il est réceptionné et hébergé par un Saoudien possédant un passeport britannique, Abd al-Walid. Celui-ci lui aurait fourni un nouveau passeport et un billet pour Karachi. Le 11 septembre au matin, Binalshibh arrivait à Kandahar, en Afghanistan, au terme de son exfiltration. Il est 23 heures à New York. Il ne reste que quelques heures avant que Mohammed Atta et ses complices ne transforment le complexe du World Trade Center en deux tours infernales. 
 
Sources : Lien vers http://www.lepoint.fr/dossiers_monde/document.html?did=144001> 
 
 
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Modifié en dernier lieu le 22.11.2004
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